Assassinat de Shireen Abu Akleh : RSF soutient Al Jazeera dans sa plainte auprès de la CPI

journaliste Al Jazeera tuée à Jénine le 11 mai 2022

Sept mois après l’assassinat de la journaliste d’Al Jazeera Shireen Abu Akleh en Cisjordanie, Reporters sans frontières (RSF) était aux côtés du média pour soutenir sa plainte déposée auprès de la Cour pénale internationale (CPI). RSF appelle le procureur de la CPI à poursuivre une enquête qui n’a que trop tardé sur les crimes commis par Israël contre les journalistes en Palestine.

“L’assassinat de Shireen est l’ultime manifestation d’un schéma criminel qui consiste, pour les Forces de défense israéliennes, à cibler les journalistes. Cela s’appelle un crime de guerre. L’assassinat de Shireen n’est pas le premier et il est à craindre qu’il ne soit pas le dernier tant qu’une justice pleine et indépendante ne sera pas rendue. RSF appelle le procureur de la CPI à agir. Il doit poursuivre son enquête sur la situation en Palestine.

Antoine Bernard
Directeur du plaidoyer et de l’assistance de RSF

Ce mardi 6 décembre, RSF s’est tenu aux côtés d’Al Jazeera et de la famille de Shireen Abu Akleh à La Haye pour exprimer son soutien à la plainte déposée par le média auprès de la Cour pénale internationale. RSF a appelé le procureur de la CPI à poursuivre son enquête sur la situation en Palestine, dont les crimes commis contre des journalistes, et à mettre un terme à l’impunité qui les entoure. L’enquête de la CPI sur la situation en Palestine a été officiellement ouverte en mars 2021. 

La correspondante de renommée internationale d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, a été abattue par les forces armées israéliennes le 11 mai 2022 alors qu’elle était en reportage à Jénine, en Cisjordanie. Or, sept mois après, en dépit des nombreux rapports et experts pointant la responsabilité directe de soldats israéliens, justice n’a toujours pas été rendue. Israël a fait tout ce qui était en son pouvoir pour dissimuler la vérité à travers de vagues justifications et hypothèses. 

L’absence de justice dans le cas de Shireen Abu Akleh n’est que la perpétuation d’un schéma d’impunité pour les crimes commis par les Forces de défense israéliennes contre des journalistes et un chèque en blanc pour qu’ils continuent. Il est plus que temps qu’une enquête indépendante et des poursuites soient menées à bien pour que l’entière responsabilité de ces actes émerge enfin. 

La plainte portée aujourd’hui par Al Jazeera n’est pas la première en matière de crimes de guerre contre des journalistes à être déposée auprès de la CPI. Quatre ans avant l’assassinat de Shireen Abu Akleh, en mai 2018, RSF avait saisi la procureure après avoir analysé les cas de 20 journalistes touchés par les tirs des forces israéliennes, dont deux ont été abattus, alors qu’ils couvraient la Marche du retour à Gaza. 

Un an avant l’assassinat de Shireen Abu Akleh, en mai 2021, RSF avait déposé une deuxième plainte auprès de la procureure de la CPI, lui demandant d’inclure, dans son enquête sur la situation en Palestine, les frappes aériennes israéliennes qui avaient détruit les locaux d’Associated Press et d’Al Jazeera, ainsi que ceux de plus de 20 autres médias à Gaza. 

Pour mettre un terme au schéma d’impunité, l’enquête du procureur de la CPI sur la situation en Palestine, dont les crimes commis contre des journalistes et l’assassinat de Shireen, doit être menée à son terme.

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