Classement 2023
164/ 180
Score : 34,77
Indicateur politique
173
32.43
Indicateur économique
140
36.17
Indicateur législatif
158
34.51
Indicateur social
152
38.94
Indicateur sécuritaire
159
31.82
Classement 2022
155/ 180
Score : 38,82
Indicateur politique
158
36.36
Indicateur économique
131
34.84
Indicateur législatif
146
44.61
Indicateur social
141
51.29
Indicateur sécuritaire
157
27.00

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, la quasi-totalité des médias indépendants ont été interdits, bloqués et/ou déclarés “agents de l’étranger”, ou “organisations indésirables”. Tous les autres sont soumis à la censure militaire.

Paysage médiatique

Toutes les chaînes de télévision indépendantes privées sont interdites d'antenne, à l'exception des chaînes câblées de divertissement. De nombreux médias occidentaux, comme Euronews, France 24 et la BBC ne sont plus accessibles dans le pays. Le régulateur des médias, le Roskomnadzor, a censuré la plupart des sites d’information indépendants, dont le plus lu, Meduza, et le plus emblématique, Novaïa Gazeta. Ceux qui subsistent appartiennent depuis quelques années à des proches du Kremlin, ou sont contraints à une autocensure très stricte du fait de thèmes et de mots bannis. La situation est la même pour la radio.

Contexte politique

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le président Vladimir Poutine semble de plus en plus isolé du monde extérieur, un phénomène renforcé par la guerre qu’il mène contre l’Ukraine. Seul un cercle très restreint a désormais accès à sa personne, et les dernières institutions de décision collégiales, comme le Conseil de sécurité, n’en sont plus réellement. Le Parlement est définitivement devenu la chambre d’enregistrement des décisions prises par le Kremlin. Le discours officiel, immédiatement repris par une propagande omniprésente, est principalement fondé sur des récits de "griefs historiques" russes et des théories du complot.

Cadre légal

Aucun journaliste n’est à l’abri d’une procédure judiciaire potentiellement grave, sur la base de lois répressives à la formulation vague, souvent votées rapidement. De nombreuses lois relatives à la liberté d'expression adoptées ces dernières années ont été amendées pour entrer dans le Code pénal au moment du début de la pandémie de Covid-19, comme la diffamation ou la diffusion de “fausses informations”. La guerre en Ukraine leur a donné un nouvel élan : le Parlement a adopté à la hâte des amendements punissant de peines de prison les "fausses informations" sur l'armée russe et sur tout autre organisme d'État russe opérant à l'étranger. La peine maximale encourue peut aller jusqu'à 15 ans de prison ferme.

Contexte économique

L’invasion russe de l’Ukraine et les lourdes sanctions imposées en réaction par les démocraties occidentales ont entraîné une rupture brusque de l'économie russe avec les économies européennes, auxquelles elle était très liée, ce qui risque de provoquer une crise aussi durable que profonde. Au-delà de la censure, qui a obligé de nombreux titres à fermer et a paupérisé, de fait, les derniers journalistes indépendants contraints à la reconversion ou à l’exil, la presse régionale est l’une des premières victimes de cette crise économique obligeant les entreprises à réduire leur budget publicitaire.

Contexte socioculturel

Si le taux de connexion à internet est très élevé dans le pays, près des deux tiers des Russes s’informent principalement via la télévision, soumise au pouvoir, tout comme les réseaux sociaux nationaux comme VKontakte. Des sujets tels que l’homosexualité ou les sentiments religieux sont peu à peu devenus tabous dans les médias sous la présidence de Vladimir Poutine, qui a encouragé un certain conservatisme de la société russe.

Sécurité

Ces dernières années, outre des condamnations lourdes, voire des tortures subies par quelques journalistes, principalement en région, l’usage fréquent d’amendes et de détentions de courte durée sous différents prétextes sont venus s’ajouter à l’arsenal d’intimidation systématique utilisé contre eux. Les médias sont également sous la menace d’une inclusion arbitraire dans la liste des “agents de l’étranger”, un statut s’accompagnant de lourdes entraves administratives et de risques judiciaires, et dans celle des “organisations indésirables”, qui criminalise toute coopération et toute mention simple du média. Face aux risques supplémentaires encourus depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux journalistes de médias indépendants ont choisi l’exil. Les autorités maintiennent la pression par des “visites” à leurs proches, voire des condamnations par contumace.

Exactions en temps réel en Russie

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