Classement 2022
56/ 180
Score : 68,46
Indicateur politique
53
66.77
Indicateur économique
72
46.77
Indicateur législatif
49
76.46
Indicateur social
40
81.67
Indicateur sécuritaire
79
70.63
Classement 2021
48/ 180
Score : 75,09
N/A
Ces indicateurs ne sont pas disponibles avant 2022 en raison d'un changement méthodologique.

La Roumanie peut s’enorgueillir d’un paysage médiatique divers, relativement pluraliste, et qui produit des enquêtes d’intérêt public percutantes. Les pressions exercées par les propriétaires, le manque de transparence du financement ou les difficultés du marché entravent toutefois la fiabilité de l'information.

Paysage médiatique

De grands groupes européens (Ringier, PPT Group ou Dogan Media International) sont présents sur le marché aux côtés des grands et petits acteurs locaux (Intact Media Group, RCS&RDS, Hotnews, G4Media, Recorder, Rise Project ou PressOne). Le paysage médiatique roumain est à l’image des tendances mondiales : le nombre de médias imprimés décroît, tandis que les médias en ligne et les chaînes de radio et de télévision connaissent un essor. Les choix éditoriaux sont souvent subordonnés aux intérêts des propriétaires, transformant la presse en instrument de propagande. 

Contexte politique

Les médias en Roumanie manquent d’indépendance et sont victimes de tentatives d’ingérence, notamment lors de la nomination des dirigeants de la radio et de la télévision publiques, mais aussi du Conseil national de l'audiovisuel. Ce dernier a d'ailleurs bloqué les informations sur la propriété des médias audiovisuels, sous prétexte de protéger les données personnelles. Le discours politique agressif à l'encontre des journalistes a été repris par le nouveau parti populiste-nationaliste AUR, qui est aussi la quatrième force politique au Parlement roumain.

Cadre légal

La législation en matière de protection de la liberté d’expression et de la presse est insuffisamment appliquée, bien qu’elle soit alignée sur les normes européennes, y compris au niveau constitutionnel. L'ingérence des procureurs dans le travail journalistique s'apparente à du harcèlement et suscite de vives inquiétudes, alors que la justice tente, de plus en plus souvent, de pousser les médias à révéler leurs sources. Les poursuites abusives (SLAPPs) se sont multipliées, tandis que les décisions de justice ne respectent pas toujours les normes de la liberté de la presse. 

Contexte économique

Les mécanismes de financement des médias sont souvent opaques, voire corrompus. Si les plus grandes sociétés médiatiques parviennent à être autonomes, la majorité d'entre elles dépendent de sources de financement extérieures, dont de subventions. L'utilisation de fonds publics pour acheter une couverture médiatique positive est une pratique politique largement répandue. 

Contexte socioculturel

Le journalisme d’intérêt public fait face à la concurrence de campagnes de désinformation conduites par certains médias et politiciens, particulièrement dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Certaines catégories de la population sont enclines à y adhérer, ce qui alimente leur méfiance envers la presse de qualité. 

Sécurité

Les attaques envers les reporters et les journalistes citoyens augmentent de manière inquiétante. Un journaliste, un documentaliste et un militant de l'environnement ont été sévèrement battus en septembre 2021 alors qu'ils enquêtaient sur les exploitations forestières illégales. La surveillance reste un problème, le Parlement ayant adopté une disposition légale - actuellement examinée par la Cour constitutionnelle - qui étendrait le champ d'application de l'interception des communications électroniques, y compris par les services de renseignement.