Classement 2023
44/ 180
Score : 71,29
Indicateur politique
42
70.31
Indicateur économique
46
56.86
Indicateur législatif
95
60.38
Indicateur social
63
75.00
Indicateur sécuritaire
9
93.89
Classement 2022
49/ 180
Score : 69,74
Indicateur politique
48
69.70
Indicateur économique
47
53.06
Indicateur législatif
86
66.67
Indicateur social
87
69.50
Indicateur sécuritaire
15
89.80

Les Tongas sont une monarchie constitutionnelle. Depuis les premières élections démocratiques de 2010, les médias indépendants ont progressivement pris la mesure de leur rôle de contre-pouvoir. Certains leaders politiques n’hésitent cependant pas à poursuivre ceux qui les gênent. 

Paysage médiatique

Compte tenu de l'éparpillement des îles dans cet archipel du Pacifique, la presse papier est quasi inexistante. Le relais est pris par la Tonga Broadcasting Commission (TBC), propriété de l’État, qui exploite Television Tonga et Radio Tonga autour du slogan “La voix des îles amies” (“Call of the Friendly Islands”). Côté presse en ligne, le paysage est dominé par le portail Matangi Tonga, ainsi qu’une publication web basée en Nouvelle-Zélande, Kaniva Tonga.

Contexte politique

Dans ce petit archipel de 100 000 habitants, l’état de la liberté de presse est directement tributaire des changements politiques. La réélection du parti de l’ancien Premier ministre Samiuela ʻAkilisi Pōhiva, lors des élections législatives de novembre 2017, a eu lieu dans un contexte de tension croissante avec les journalistes, notamment ceux de la TBC, dont les rédactrices en chef ont été écartées du média sous la pression du pouvoir. L’arrivée de Siaosi ʻOfakivahafolau Sovaleni à la tête du gouvernement, en décembre 2021, marque une nouvelle étape pour les journalistes tongiens, qui attendent des engagements concrets pour pouvoir exercer leur métier en toute indépendance.

Cadre légal

La liberté des médias est garantie par la Constitution, mais son application est plus erratique. La décennie qui a suivi l’élan démocratique de 2010 a été marquée par un durcissement constant des législations relatives aux médias. En 2015, le gouvernement a créé un organe de régulation d’internet qui lui permet de bloquer des sites sans l’accord d'un juge. Adoptée en 2020, la loi contre les crimes électroniques punit de trois ans de prison le cyber-harcèlement, sans qu’une définition satisfaisante n’en soit donnée. Plus récemment, le ministère de l'Information et des Communications a adopté en catimini huit règlements liberticides contre la presse qui, en substance, pénalisent la diffusion d'informations dites “sensibles” et protègent les personnalités au pouvoir. 

Contexte économique

La viabilité économique des médias tongiens est extrêmement volatile et, face à la menace d’asphyxie financière, certains journalistes s’estiment contraints à l’autocensure pour ne pas contrarier les annonceurs, à commencer par l’État. La situation s’est aggravée au début des années 2020 : en plus d’avoir subi l'impact économique de la pandémie de Covid-19, les infrastructures des médias de l’archipel ont été dévastées par l'éruption du volcan Hunga Tonga-Hunga Ha'apai et le tsunami qui en a découlé, le 15 janvier 2022.

Contexte socioculturel

Depuis une décennie, les Tonga ont marqué des points en ce qui concerne les droits des femmes, et leur rôle dans les médias et à leur tête. Certains sujets restent néanmoins tabous, comme l’usage de la torture par les forces de l’ordre, la question de l'abolition de la peine de mort ou la persistance de la pratique des mariages d’enfants.

Sécurité

Les journalistes ne sont pas inquiétés physiquement pour leur travail et sont peu touchés par d’éventuelles poursuites judiciaires. Cette situation cache néanmoins des phénomènes d’autocensure prégnants, au sein d’une communauté nationale très resserrée. Dans un contexte économique difficile, beaucoup de journalistes se préoccupent en premier lieu de leur pérennité financière. L'Association des médias des Tonga joue un rôle clé dans la défense de la liberté de la presse.