Classement 2023
18/ 180
Score : 83,19
Indicateur politique
14
86.04
Indicateur économique
27
68.35
Indicateur législatif
20
82.35
Indicateur social
22
87.01
Indicateur sécuritaire
12
92.22
Classement 2022
15/ 180
Score : 82,69
Indicateur politique
13
86.21
Indicateur économique
28
65.56
Indicateur législatif
23
82.68
Indicateur social
23
87.50
Indicateur sécuritaire
13
91.50

Alors que les médias jouissent à la fois d’un cadre législatif protecteur et d'une bonne cote de confiance, leur indépendance - fragilisée par la petite taille du marché - est menacée par les intérêts du principal secteur économique de l’île, la pêche. 

Paysage médiatique

De taille réduite, à l’instar de sa population, le marché des médias de l’Islande se caractérise par une grande concentration. Alors que celle-ci a légèrement reculé ces dernières années, le paysage médiatique reste dominé par quatre grands groupes. L’Islande dispose de deux grands quotidiens, dont le plus ancien est Morgunblaðið, d’hebdomadaires et de bihebdomadaires, ainsi que de chaînes de télévision et de radio, dont le diffuseur public RUV. Ces dernières années ont vu naître d’influents médias en ligne.

Contexte politique

Grâce à la loi ainsi qu’à leurs règlements internes, les grands médias nationaux sont globalement indépendants, y compris la télévision publique RUV, dont le conseil d’administration est nommé par le Parlement. En revanche, les journalistes sont plus vulnérables aux influences des autorités et des entreprises locales. Ces dernières années, le travail des journalistes a fait l’objet de critiques virulentes au Parlement, perçues par une partie de la profession comme une pression politique.

Cadre légal

Le cadre légal donne de solides garanties de protection, d’accès à l’information publique et d’indépendance aux journalistes et aux médias vis-à-vis du pouvoir politique. Il est complété par un système d’autorégulation efficace basé sur un code de déontologie national respecté par la plupart des organes de presse. La diffamation est toutefois qualifiée de crime, ce qui peut avoir un effet dissuasif sur les enquêtes journalistiques.

Contexte économique

Si le journalisme d’investigation profite d’une dynamique importante depuis la couverture rigoureuse de grandes affaires de corruption, les recettes publicitaires - limitées en raison de la petite taille du marché - ont été généralement affaiblies par l’arrivée de la pandémie de Covid-19. Afin de compenser leur baisse, l’État a apporté aux médias un soutien financier sans précédent. Certains craignent toutefois que ces fonds publics ne favorisent les grands groupes au détriment du pluralisme d’information.

Contexte socioculturel

Alors que les médias islandais jouissent d’une grande confiance de la société, qui s’en est notamment remise à eux pour s’informer correctement sur la crise du coronavirus, leur indépendance est menacée par les intérêts commerciaux, notamment du principal secteur économique de l'île, la pêche. De grandes entreprises sont en effet propriétaires de médias, ce qui pose des questions de conflit d'intérêt. De surcroît, depuis 2020, les journalistes qui ont enquêté sur le scandale des Fishrot Files - des soupçons de corruption et d’évasion fiscale en Namibie par la plus grande entreprise de pêche - font l’objet d’une campagne de dénigrement menée par celle-ci.

Sécurité

Si la profession est relativement épargnée par les violences, les femmes journalistes font l’objet de menaces occasionnelles via des appels téléphoniques ou des commentaires sur les réseaux sociaux.