Si le cadre légal et réglementaire est favorable à la liberté de la presse et à l’indépendance des rédactions, les outils visant à lutter contre les conflits d’intérêts sont insuffisants, inadaptés et dépassés. Un nouveau schéma de maintien de l’ordre, plus respectueux des droits des journalistes lors des manifestations, a été adopté pour répondre aux violences policières. Les reporters ont fait l’objet de nombreuses attaques physiques de la part de manifestants.
Paysage médiatique
Le paysage médiatique présente un large éventail de choix dans tous les segments au niveau national et local. En presse écrite, le journal le plus vendu est le quotidien Ouest-France. Les chaînes et stations publiques de France Télévisions et Radio France se disputent le marché audiovisuel avec des concurrents privés (TF1, M6, RTL, BFM TV, etc.). La montée en puissance de l’homme d’affaires Vincent Bolloré, qui met en œuvre des pratiques d’intimidation, peut provoquer un bouleversement du secteur.
Contexte politique
Les médias français, dont les médias publics, sont indépendants du pouvoir politique et peuvent demander aux responsables politiques de rendre des comptes dans l’intérêt général. Les attaques verbales de la part des politiques, qui furent virulentes dans les partis les plus à gauche et à droite, semblent s’être atténuées ces dernières années. L’emprise des relations publiques et de la communication est malheureusement de plus en plus intense.
Cadre légal
Le cadre légal est globalement protecteur de la liberté de la presse et des journalistes, mais des lacunes demeurent en matière de protection des sources des journalistes (après une censure par le Conseil constitutionnel d’un texte adopté en 2010) et de répression des procédures-bâillons. En 2021, le Conseil constitutionnel a censuré un article dans la loi sécurité globale qui aurait pu empêcher les journalistes de couvrir les opérations des forces de l’ordre.
Contexte économique
La baisse des recettes publicitaires pendant la pandémie de Covid-19 a été en partie compensée par la hausse des abonnements en ligne et par l’aide de l’État. Le cadre légal reste insuffisant pour lutter contre les concentrations verticales des médias dans les mains d’une poignée de propriétaires. Alors que la loi prévoit des obligations d’honnêteté, d’indépendance et de pluralisme de l’information, elle est inadaptée pour garantir leur respect, et le régulateur agit insuffisamment pour imposer leur application, notamment face à certaines chaînes qui tendent à devenir des médias d’opinion plus que d’information.
Contexte socioculturel
Le niveau important de défiance à l’encontre des journalistes se traduit par des attaques, verbales ou physiques, notamment lors de rassemblements contre les mesures sanitaires liées à la pandémie de la Covid-19. Ces dernières années, les journalistes ont également été la cible d’attaques physiques et en ligne de la part des mouvances d'extrême droite, d’extrême gauche ou islamistes.
Sécurité
Si les violences policières envers les journalistes ont diminué cette année et qu’un nouveau schéma national du maintien de l’ordre plus respectueux de la liberté de la presse a été adopté, les reporters ont fait l’objet de nombreuses agressions. Plusieurs journalistes bénéficient de la protection de police en raison de la menace de la part des terroristes islamistes qui ont massacré une partie de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo en 2015.