Leader dans le domaine des technologies de la communication, la république de Corée est une démocratie libérale qui respecte la liberté et le pluralisme des médias, même si la tradition et les intérêts commerciaux empêchent souvent les journalistes de jouer leur rôle.
Paysage médiatique
La Corée du Sud possède un paysage médiatique riche, avec plus de 400 diffuseurs et 600 quotidiens. Les principaux journaux nationaux sont Chosun Ilbo, Korea JoongAng Daily, Dong-a (conservateurs), Hankyoreh, Kyunghyang Shinmun (libéraux) et Hankook Ilbo (centriste). La télévision reste populaire malgré un déclin de l'audience dû au développement d'internet, dont les Sud-Coréens sont les plus gros utilisateurs au monde. Nombreux sont ceux qui s’informent uniquement via YouTube et des plateformes d'information en ligne locales telles que Naver et Daum.
Contexte politique
Les journaux conservateurs dominent nettement la presse écrite sud-coréenne, mais le secteur de la radiodiffusion, dominé par le groupe audiovisuel public Korean Broadcasting System (KBS), offre plus de diversité. Une réglementation complaisante donne à l’exécutif la haute main sur la nomination des administrateurs des groupes publics, ce qui peut constituer une menace pour leur indépendance éditoriale.
Cadre légal
La législation sud-coréenne sur la liberté d'information est conforme aux normes internationales, mais la diffamation est toujours, en théorie, passible de sept ans d'emprisonnement, ce qui peut conduire les médias à omettre des détails essentiels dans certains articles, tels que les noms de personnes et d’entreprises. Les journalistes accusés d'avoir enfreint la loi sur la sécurité nationale pour avoir diffusé des informations sensibles, en particulier sur la Corée du Nord, encourent jusqu'à sept ans de prison.
Contexte économique
Bien que les reporters sud-coréens bénéficient d'un environnement éditorial relativement indépendant, les revenus de leur média dépendent fortement de la publicité, ce qui peut influer sur leur ligne éditoriale. Un rapport de 2015 de l'Institut de la démocratie du Parti démocrate libéral a mis en évidence la domination des conglomérats sur le marché publicitaire : Hyundai Automobile est le plus gros client publicitaire de trois des quatre principales chaînes câblées générales, tandis que Samsung l’est dans les trois principaux diffuseurs terrestres et dans cinq des principaux journaux nationaux.
Contexte socioculturel
Les organes de presse sud-coréens sont confrontés à la pression des politiciens, des responsables gouvernementaux et des conglomérats commerciaux. Selon une analyse de la Commission d'arbitrage de la presse coréenne publiée en 2020, les litiges liés aux médias n'ont cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie. Selon un rapport de 2018 de la Fondation de la presse coréenne (KPF), sur 301 journalistes interrogés, 27,6 % ont affirmé avoir déjà été poursuivis en justice pour leurs reportages, en particulier pour "diffamation" (78,3%). Près d'un tiers des plaignants sont des personnalités politiques et des fonctionnaires de haut rang (29 %).
Sécurité
Si les journalistes peuvent exercer dans des conditions généralement satisfaisantes, ils peuvent être victimes de harcèlement en ligne, une pratique contre laquelle aucune loi ne les protège.