Classement 2022
155/ 180
Score : 38,82
Indicateur politique
158
36.36
Indicateur économique
131
34.84
Indicateur législatif
146
44.61
Indicateur social
141
51.29
Indicateur sécuritaire
157
27.00
Classement 2021
150/ 180
Score : 51,29
N/A
Ces indicateurs ne sont pas disponibles avant 2022 en raison d'un changement méthodologique.

Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, la quasi-totalité des médias indépendants ont été interdits, bloqués et/ou déclarés “agents de l’étranger”. Tous les autres sont soumis à la censure militaire.

Paysage médiatique

Toutes les  chaînes de télévision indépendante privées sont interdites d'antenne, à l'exception des chaînes câblées de divertissement. La version en russe d’Euronews a été suspendue le 22 mars 2022 par le régulateur des médias, le Roskomnadzor. Parmi les grands titres de la presse écrite, qui appartiennent depuis quelques années à des proches du Kremlin, ceux qui ont préservé leur indépendance et étaient sous menace constante de fermeture, comme le tri-hebdomadaire indépendant Novaïa Gazeta, ont dû suspendre leurs publications. La situation est la même pour la radio. Les médias qui subsistent sont contraints à une autocensure très stricte du fait de thèmes et de mots bannis, et les réseaux sociaux occidentaux sont progressivement bloqués.

Contexte politique

Depuis le début de la pandémie, le président Vladimir Poutine semble de plus en plus isolé du monde extérieur. Seul un cercle très restreint a désormais accès à sa personne, et les dernières institutions de décision collégiales, comme le Conseil de sécurité, n’en sont plus réellement. Le Parlement est définitivement devenu la chambre d’enregistrement des décisions prises par le Kremlin. Le discours officiel, immédiatement repris par une propagande omniprésente, est principalement fondé sur des récits de "griefs historiques" russes et des théories du complot.

Cadre légal

Aucun journaliste n’est à l’abri d’une procédure judiciaire potentiellement grave, sur la base de lois répressives à la formulation vague, souvent votées rapidement. De nombreuses lois relatives à la liberté d'expression adoptées ces dernières années ont été amendées pour entrer dans le code pénal au moment du début de la pandémie de Covid-19, comme la diffamation ou la diffusion de “fausses informations”. La guerre en Ukraine leur a donné un nouvel élan : le Parlement a adopté à la hâte des amendements punissant de peines de prison les "fausses informations" sur l'armée russe et sur tout autre organisme d'État russe opérant à l'étranger. La peine maximale encourue peut aller jusqu'à 15 ans de prison ferme.

Contexte économique

L’invasion russe de l’Ukraine et les lourdes sanctions imposées en réaction par les démocraties occidentales ont entraîné une rupture brusque de l'économie russe avec les économies européennes, auxquelles elle était très liée, ce qui risque de provoquer une crise aussi durable que profonde. Au-delà de la censure, qui a obligé de nombreux titres à fermer et a paupérisé, de fait, les derniers journalistes indépendants contraints à la reconversion ou à l’exil, la presse régionale sera l’une des premières victimes de cette crise économique.

Contexte socioculturel

Si le taux de connexion à internet est très élevé dans le pays, près des deux tiers des Russes s’informent principalement via la télévision, soumise au pouvoir, tout comme les réseaux sociaux nationaux comme VKontakte. Des sujets tels que l’homosexualité ou les sentiments religieux sont peu à peu devenus tabous dans les médias sous la présidence de Vladimir Poutine, qui a encouragé un certain conservatisme de la société russe. 

Sécurité

Ces dernières années, outre des condamnations lourdes, voire des tortures subies par quelques journalistes, principalement en région, l’usage fréquent d’amendes et de détentions de courte durée sous différents prétextes sont venus s’ajouter à l’arsenal d’intimidation systématique à leur encontre. Les médias sont également sous la menace d’une inclusion arbitraire dans la liste des “agents de l’étranger”, un statut s’accompagnant de lourdes entraves administratives et de risques judiciaires. Face aux risques supplémentaires encourus depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux journalistes de médias indépendants ont choisi l’exil.

Exactions en temps réel en Russie

Baromètre
Tués depuis le 1er janvier 2023
0 journalistes
0 collaborateurs des médias
0
En prison à ce jour
21 journalistes
1 collaborateurs des médias
22