Afrique
Gambie
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Classement 2024
58/ 180
Score : 65,53
Indicateur politique
57
57.56
Indicateur économique
66
48.51
Indicateur législatif
93
60.71
Indicateur social
37
76.87
Indicateur sécuritaire
65
84.01
Classement 2023
46/ 180
Score : 71,06
Indicateur politique
46
66.88
Indicateur économique
39
59.22
Indicateur législatif
93
60.75
Indicateur social
27
85.00
Indicateur sécuritaire
49
83.46

Après 22 ans de règne et d’abus sous Yahya Jammeh, la Gambie a enregistré des progrès considérables en matière de liberté de la presse. Depuis 2018, le crime de diffamation a été déclaré anticonstitutionnel, les attaques visant les journalistes ont diminué et de nouveaux médias ont vu le jour. 

Paysage médiatique

Depuis l’arrivée du nouveau président Adama Barrow en janvier 2017, la radiotélévision publique a perdu son monopole, et plusieurs chaînes de télévisions et stations de radios, privées et communautaires, ont vu le jour. La Gambie compte 45 stations de radio, dont une appartient à l'État, cinq chaînes de télévision, dont quatre sont privées, quatre quotidiens, dont le plus important est The Point, et un journal paraissant trois fois par semaine, le Gambia Daily. 

Contexte politique

Les médias sont considérés par la majorité des Gambiens comme étant libres et travaillant sans ingérence gouvernementale. Ils sont épargnés par la censure et reflètent fidèlement le pluralisme des opinions au sein de la société. Il arrive toutefois que l’État exerce des pressions sur certains organes de presse. Début 2020, deux radios privées, King FM et Home Digital FM, ont été suspendues durant un mois et leurs directeurs arrêtés durant quatre jours pour “incitation à la haine”, après avoir couvert des manifestations organisées par les partis d’opposition. Le gouvernement ne cible pas particulièrement les médias, mais il n'y a pas de volonté politique de protéger les journalistes en adoptant des lois qui protègent leurs intérêts.

Cadre légal

En 2021, la loi sur l'accès à l'information a été adoptée, un moment historique dans ce pays, qui reconnaissait pour la première fois le droit d'accès à l'information comme un droit humain. Néanmoins, elle n’est pas encore mise en œuvre. De même, la nouvelle Constitution n’ayant pas été adoptée, les garanties prévues à ce niveau ne sont pas entrées en vigueur. En 2018, la Cour suprême a jugé que les sanctions pénales pour diffamation étaient anticonstitutionnelles, de même que la pénalisation de l’utilisation d'Internet pour critiquer ou diffuser de fausses nouvelles sur les fonctionnaires. Une avancée notable, qui reste à tempérer, car les lois draconiennes sur les médias adoptées sous Yahya Jammeh sont toujours en vigueur et prévoient encore des peines privatives de liberté pour les journalistes. Malgré la liberté d'expression, les grands médias, conscients de cette pression législative, se censurent dans certains cas. 

Contexte économique

En Gambie, les médias sont confrontés à des difficultés financières importantes en raison de l’absence de subventions, de taxes élevées et d’un matériel d'impression cher, dont les prix ne cessent d'augmenter. En outre, la crise financière engendrée par la pandémie de Covid-19 a entraîné une baisse des revenus publicitaires. Face à cette situation, en juillet 2020 et pour la première fois depuis l’indépendance en 1965, le gouvernement a alloué une aide exceptionnelle d’environ 270 000 euros à la presse. 

Sécurité

Alors que les arrestations et détentions arbitraires, voire les disparitions forcées étaient monnaie courante sous Yahya Jammeh, le nombre de menaces et d’attaques contre les journalistes a fortement diminué. Cependant, les journalistes peuvent facilement être menacés de poursuites judiciaires et le comportement souvent brutal des forces de sécurité envers eux n’a pas disparu. En décembre 2021, le rapport de la Commission vérité, justice et réconciliation a recommandé qu’une enquête soit ouverte dans le but de poursuivre des membres ayant participé, entre autres, au meurtre en 2004 de l’ancien correspondant de RSF, le journaliste Deyda Hydara, à l'incendie criminel de Radio 1 FM et aux attaques contre le journal The Independent. Dans un verdict historique de novembre 2023, un des responsables de l’assassinat de Deyda Hydara a été reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité par la justice allemande. 

Exactions en temps réel en Gambie

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