Seychelles

Aux Seychelles, bien que la pluralité de la presse et son financement soient limités par la taille et la démographie de l’archipel, les médias, notamment privés, sont parvenus à se développer ces dernières années. Les réflexes d’autocensure liés à des décennies de régime unique communiste et d’un contrôle étroit de la presse se dissipent peu à peu, faisant place à une diversité d’opinions et à une plus grande liberté éditoriale pour les journalistes. Les médias publics s’affranchissent de plus en plus de l’emprise très forte que l’Etat pouvait avoir sur leur ligne éditoriale et n'hésitent plus à critiquer le gouvernement où à s’attaquer à des sujets comme la corruption ou le népotisme. La victoire historique d’un candidat de l’opposition en octobre 2020, après plus de quatre décennies de pouvoir détenu par des membres issus de l’ancien parti unique, ne semble pas avoir altéré les importants progrès réalisés depuis quelques années en matière de liberté de la presse. Aucun média n’est exclu des conférences de presse que le nouveau chef de l’Etat organise régulièrement, comme son prédécesseur. Et aucun journaliste n’a, depuis un certain temps, fait l’objet d'exactions. Les menaces viennent surtout de textes contenant des dispositions potentiellement nuisibles à l’exercice du journalisme, comme la loi sur l’accès à l’information adoptée en 2018, qui comprend de nombreuses limites exemptant les agents des services publics de les divulguer lorsque la sécurité nationale ou le modèle économique du pays sont en jeu. Les sanctions visant les médias sont peu fréquentes mais peuvent s’avérer extrêmement lourdes, comme en a témoigné, en 2020, la condamnation pour diffamation d’un journal à une amende de plus de 23 000 euros pour un article écrit en 2016.