Une radio communautaire à peine créée menacée de fermeture
Organisation :
Menacée de fermeture par les autorités judiciaires, la radio communautaire La Voz de Zacate Grande sera fixée sur son sort le 5 mai 2010. Les représentants de la petite station sont accusés d’“usurpation de terre” et de “fraude à l’administration publique”, parce qu’ils auraient installé leur matériel sans fréquence légale sur un terrain revendiqué par l’entrepreneur Miguel Facussé Barjum.
Depuis sa création, le 14 avril dernier, la radio communautaire et la communauté de Zacate Grande sont victimes d’intimidations systématiques de la part de la police locale et des vigiles de sécurité privée de l’homme d’affaires. Un conflit agraire oppose ce dernier à l’Association pour le développement de la péninsule de Zacate Grande, dont la station plaide la cause.
Cette menace de fermeture intervient dans un contexte toujours plus désastreux pour la liberté de la presse au Honduras, devenu en quelques semaines le pays le plus dangereux pour les journalistes avec sept tués. La répression n’a jamais cessé depuis le coup d’État du 28 juin 2009. Les menaces de mort ont par ailleurs redoublé d’intensité contre Ismael Moreno, directeur de Radio Progreso, et l’un de ses reporters, Gerardo Chévez. Reporters sans frontières tient les autorités pour responsables de leur sécurité.
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21.04.10 - Un septième journaliste assassiné par balles dans un climat de menaces toujours plus alarmant
Georgino Orellana est le septième journaliste hondurien assassiné en un mois et demi. Le journaliste, directeur de programme pour la chaîne Televisión de Honduras sortait de sa rédaction quand un inconnu qui l’attendait au dehors l’a tué d’une balle dans la tête, dans la nuit du 20 avril 2010 à San Pedro Sula. Le Honduras se classe depuis le début de l’année au rang de pays le plus meurtrier de la planète pour les professionnels des médias. Cette vague de violence a par ailleurs contraint trois journalistes à l’exil. Le mobile de l’assassinat de Georgino Orellana reste inconnu et son meurtrier a pris la fuite. Egalement professeur d’université, la victime avait auparavant travaillé au sein du groupe audiovisuel privé Televicentro. Nous exprimons toutes nos condoléances à sa famille et à ses collègues. Héctor Iván Mejía, chef de la police de San Pedro Sula, a assuré que cet assassinat “ne resterait pas impuni”. Pourtant, en dépit de récentes promesses du gouvernement, justice n’a été rendue dans aucune des affaires survenues après le coup d’État du 28 juin 2009, qu’elles soient directement liées ou non à cet événement. Déjà victime d’une insécurité élevée, la presse hondurienne connaît depuis lors une situation encore plus dramatique. En témoignent notamment les menaces dirigées contre la rédaction Radio Progreso, occupée par l’armée dans les heures qui ont suivi le coup d’État, pour empêcher toute diffusion d’information relative au putsch. Contactée par l’organisation, la direction de Radio Progreso a souhaité, pour des raisons de sécurité, préserver l’anonymat de ses journalistes et collaborateurs menacés de mort.
Par ailleurs, le 20 avril, la station communautaire La Voz de Zacate Grande a été la cible d’intimidations de la part de la police locale et de vigiles de sécurité privée de l’entrepreneur Miguel Facussé Barjum. Un conflit agraire oppose ce dernier à l’Association pour le développement de la péninsule de Zacate Grande, dont la station plaide la cause. D’après les informations du Comité pour la libre expression (C-Libre), des coups de feu ont été tirés, le 9 avril, contre le local de la chaîne de télévision Canal 40 à Tocoa, dans la région côtière atlantique. Cet attentat est attribué à deux individus dont le journaliste et présentateur Emilio Oviedo Reyes se plaint d’être la cible depuis le coup d’État. C’est dans cette même ville qu’a été assassiné Nahúm Palacios. La piste professionnelle paraît la plus plausible dans ce crime qu’Emilio Oviedo Reyes avait justement dénoncé à la police. Enfin, le 12 avril dernier, une juridiction pénale de Tegucigalpa a relaxé quatre fonctionnaires de la Commission nationale des télécommunications (Conatel), dont son ex-président Miguel Ángel Rodas, de poursuites engagées par le ministère public pour “abus d’autorité”. Les quatre fonctionnaires avaient ordonné, en septembre dernier, la fermeture et la confiscation du matériel de Radio Globo et Cholusat TV (Canal 36) - les deux principaux médias d’opposition au coup d’État - au moment de l’instauration de l’état de siège suite au retour clandestin de Manuel Zelaya dans son pays. La juge Martha Murillo a considéré que la liberté d’expression “n’avait pas été entravée dans une situation d’état d’exception”. Pourtant, l’article 73 de la Constitution hondurienne interdit toute confiscation de matériel ou interruption du travail d’un média au nom du principe de liberté d’expression. Cette garantie constitutionnelle ne peut, en outre, être suspendue en cas d’état de siège, rappelle C-Libre. Photo : http://www.google.com/imgres?imgurl=http://i855.photobucket.com/albums/ab115/intibuca/5416_510918270562_203100078_3039-2.jpg&imgrefurl=http://en-resistencia.blogspot.com/2009/09/resistance-music.html&usg=__U6mW0d0qPUTX8z8p3EVLDpFKMIM=&h=399&w=298&sz=29&hl=en&start=17&sig2=0gVxrp1joXPVuNOi9OL3Vw&itbs=1&tbnid=ZCogWIeYp9JlOM:&tbnh=124&tbnw=93&prev=/images%3Fq%3D%2522radio%2Bprogreso%2522%2BHonduras%26hl%3Den%26client%3Dsafari%26tbo%3D1%26rls%3Den%26tbs%3Disch:1&ei=MhjPS8DTHpaN_Abt-rVr
Georgino Orellana est le septième journaliste hondurien assassiné en un mois et demi. Le journaliste, directeur de programme pour la chaîne Televisión de Honduras sortait de sa rédaction quand un inconnu qui l’attendait au dehors l’a tué d’une balle dans la tête, dans la nuit du 20 avril 2010 à San Pedro Sula. Le Honduras se classe depuis le début de l’année au rang de pays le plus meurtrier de la planète pour les professionnels des médias. Cette vague de violence a par ailleurs contraint trois journalistes à l’exil. Le mobile de l’assassinat de Georgino Orellana reste inconnu et son meurtrier a pris la fuite. Egalement professeur d’université, la victime avait auparavant travaillé au sein du groupe audiovisuel privé Televicentro. Nous exprimons toutes nos condoléances à sa famille et à ses collègues. Héctor Iván Mejía, chef de la police de San Pedro Sula, a assuré que cet assassinat “ne resterait pas impuni”. Pourtant, en dépit de récentes promesses du gouvernement, justice n’a été rendue dans aucune des affaires survenues après le coup d’État du 28 juin 2009, qu’elles soient directement liées ou non à cet événement. Déjà victime d’une insécurité élevée, la presse hondurienne connaît depuis lors une situation encore plus dramatique. En témoignent notamment les menaces dirigées contre la rédaction Radio Progreso, occupée par l’armée dans les heures qui ont suivi le coup d’État, pour empêcher toute diffusion d’information relative au putsch. Contactée par l’organisation, la direction de Radio Progreso a souhaité, pour des raisons de sécurité, préserver l’anonymat de ses journalistes et collaborateurs menacés de mort.
Par ailleurs, le 20 avril, la station communautaire La Voz de Zacate Grande a été la cible d’intimidations de la part de la police locale et de vigiles de sécurité privée de l’entrepreneur Miguel Facussé Barjum. Un conflit agraire oppose ce dernier à l’Association pour le développement de la péninsule de Zacate Grande, dont la station plaide la cause. D’après les informations du Comité pour la libre expression (C-Libre), des coups de feu ont été tirés, le 9 avril, contre le local de la chaîne de télévision Canal 40 à Tocoa, dans la région côtière atlantique. Cet attentat est attribué à deux individus dont le journaliste et présentateur Emilio Oviedo Reyes se plaint d’être la cible depuis le coup d’État. C’est dans cette même ville qu’a été assassiné Nahúm Palacios. La piste professionnelle paraît la plus plausible dans ce crime qu’Emilio Oviedo Reyes avait justement dénoncé à la police. Enfin, le 12 avril dernier, une juridiction pénale de Tegucigalpa a relaxé quatre fonctionnaires de la Commission nationale des télécommunications (Conatel), dont son ex-président Miguel Ángel Rodas, de poursuites engagées par le ministère public pour “abus d’autorité”. Les quatre fonctionnaires avaient ordonné, en septembre dernier, la fermeture et la confiscation du matériel de Radio Globo et Cholusat TV (Canal 36) - les deux principaux médias d’opposition au coup d’État - au moment de l’instauration de l’état de siège suite au retour clandestin de Manuel Zelaya dans son pays. La juge Martha Murillo a considéré que la liberté d’expression “n’avait pas été entravée dans une situation d’état d’exception”. Pourtant, l’article 73 de la Constitution hondurienne interdit toute confiscation de matériel ou interruption du travail d’un média au nom du principe de liberté d’expression. Cette garantie constitutionnelle ne peut, en outre, être suspendue en cas d’état de siège, rappelle C-Libre. Photo : http://www.google.com/imgres?imgurl=http://i855.photobucket.com/albums/ab115/intibuca/5416_510918270562_203100078_3039-2.jpg&imgrefurl=http://en-resistencia.blogspot.com/2009/09/resistance-music.html&usg=__U6mW0d0qPUTX8z8p3EVLDpFKMIM=&h=399&w=298&sz=29&hl=en&start=17&sig2=0gVxrp1joXPVuNOi9OL3Vw&itbs=1&tbnid=ZCogWIeYp9JlOM:&tbnh=124&tbnw=93&prev=/images%3Fq%3D%2522radio%2Bprogreso%2522%2BHonduras%26hl%3Den%26client%3Dsafari%26tbo%3D1%26rls%3Den%26tbs%3Disch:1&ei=MhjPS8DTHpaN_Abt-rVr
Publié le
Updated on
20.01.2016