«Un seul monde, un seul Web» ? Reporters sans frontières considère que le rassemblement WWW2008 à Pékin est une provocation

La 17è conférence internationale World Wide Web (WWW2008) se déroule à Pékin du 21 au 25 avril 2008. Le thème principal de cette conférence est « Un seul monde, un seul Web ». Elle aborde le changement de comportement des internautes face à Internet et la question de la participation des Internautes à la sphère publique au travers des réseaux sociaux. Chaque année, de très nombreux acteurs de l'Internet (chercheurs, ingénieurs, hommes d'affaires) s'y regroupent afin de débattre des orientations technologiques que peut prendre le Web. « Elaborer un tel projet à quelques kilomètres des cellules de Hu Jia, Shi Tao et des 46 autres cyberdissidents chinois emprisonnés est une provocation. Le débat porte, entre autres, sur l'importance des internautes dans la société. Ils sont de plus en plus actifs sur la Toile en créant de véritables communautés virtuelles en ligne. Or, exprimer son opinion sur le Web chinois est un délit si elle n'est pas en accord avec le Parti. Rien dans le programme n'indique que la liberté d'expression sur le Web a été abordée. Un minimum de décence et de respect envers les cyberdissidents emprisonnés l'aurait pourtant exigé», a déclaré l'organisation. Le WWW2008 est organisé en partenariat entre l'université Beihang et le W3C (World Wide Web Consortium), qui regroupe 421 différents organismes et universités depuis 1994. Il joue un rôle important dans l'utilisation du Web en adoptant de nouvelles techniques de navigation. Le WWW2008 compte l'entreprise américaine Yahoo ! parmis ses sponsors les plus importants. Quatre cyberdissidents sont en prison du fait de la collaboration de cette entreprise avec les autorités chinoises. La Chine possède la plus grande population d'internautes au monde et figure en bonne place sur la liste des pays « ennemis de l'Internet » établie par Reporters sans frontières. En 2007, plus de 2 500 forums de discussion ont été fermés dans le pays. Actuellement, 48 cyberdissidents sont derrière les barreaux pour avoir critiqué la politique du gouvernement ou appelé à la démocratie.