Reporters sans frontières soutient le quotidien et se joint à sa plainte

Reporters sans frontières va se joindre à la plainte du Monde, déposée contre X, le 20 septembre 2010, pour violation du secret des sources - ainsi que pour plusieurs autres violations du code pénal -, et a chargé son avocat, Jean Martin, d’effectuer les démarches à cet effet auprès du procureur de la République. Dans son communiqué du 13 septembre dernier, l’organisation de défense de la liberté de la presse soulignait le caractère inacceptable d’une violation du secret des sources par l’Elysée, alors même que la loi protégeant ce principe avait été voulue par le chef de l’Etat. Reporters sans frontières déplorait également la guerre incompréhensible contre la presse d’investigation dans laquelle la majorité présidentielle semble s’être lancée, et appelait à la création d'une commission d‘enquête parlementaire. L’organisation qui a milité pendant de longues années pour que le secret des sources des journalistes soit explicitement inscrit dans la loi, avait été auditionnée par l’Assemblée et le Sénat, lors de l’examen du projet de loi. Reporters sans frontières est scandalisée que cette protection consacrée à l’article 2 de ce texte soit réduite à néant par des pratiques policières irrégulières. Cette affaire devrait permettre de rappeler que les « recherches de fuites », doivent être conduites dans le cadre prévu par la loi, et que tout manquement à celui-ci doit être dûment sanctionné. Faute de quoi, la protection des sources des journalistes serait vidée de toute substance. Le 13 septembre 2010, Le Monde a accusé « l’Elysée d’avoir utilisé le contre-espionnage » afin d’identifier une des sources d’un journaliste qui travaillait sur l’affaire Woerth-Bettencourt. Le Monde considère que « l’Elysée a eu recours à des procédés qui enfreignent directement la loi sur la protection du secret des sources des journalistes », tentant ainsi de « mettre un terme aux révélations sur cette enquête ».
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Updated on 20.01.2016