Ordinateurs et données informatiques se volatilisent dans les rangs d'une presse trop curieuse de l'affaire Woerth/Bettencourt

Mais que se passe-t-il ? En deux semaines, deux journalistes et une rédaction enquêtant sur l’affaire Woerth/Bettencourt auront été cambriolés. Le journaliste du Monde, Gérard Davet (par ailleurs, dont les relevés téléphoniques ont été épluchés), son collègue du Point, Hervé Gattegno, et le journal en ligne Mediapart ont reçu la visite d'un kleptomane amateur d'ordinateurs. Avec une nette préférence pour les disques durs chargés d'informations sur l'héritière de l'Oréal et ses liens avec le monde politique. Des cédéroms contenant les enregistrements réalisés chez Liliane Bettencourt par son majordome ont notamment disparu. Autant de coïncidences qui finissent par laisser suspecter autre chose qu’un simple concours de circonstances. Les révélations sur ces vols tombent, en outre, au moment où l'information judiciaire est ouverte dans ce dossier si encombrant pour le sommet de l'État. Nous demandons aux autorités judiciaires de faire toute la lumière sur cette troublante série de cambriolages, de faire preuve d’une totale transparence dans cette affaire. En portant une seconde fois atteinte au journalisme d’investigation, un mois après que Reporters sans frontières a dénoncé les violations de la loi de protection des sources. cette intrigue alourdit encore le climat entre le pouvoir actuel et les médias. La France occupe le 44e rang dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2010.
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Updated on 20.01.2016