Madagascar : un collectif de journalistes appelle le Président à renvoyer devant le Parlement le Code de la communication

La Haute Cour constitutionnelle (HCC) malgache a déclaré le nouveau Code de la communication conforme à la loi fondamentale. Un collectif de journalistes représentant l’ensemble de la profession a spontanément lancé une pétition afin de demander au Président Hery Rajaonarimampianina, qui doit maintenant promulguer la loi, de renvoyer le texte en lecture devant le Parlement. Reporters sans frontières (RSF) avait dénoncé certaines mesures de ce Code de la communication, notamment des sanctions disproportionnées pour les délits de presse.

“Nous, journalistes travaillant et collaborant avec des organes et des agences de presse locaux et internationaux, signataires de la présente déclaration,


- Exprimons notre déception après la décision de la Haute Cour constitutionnelle de déclarer conforme à la Constitution le Code de la communication ;


- Faisons part de notre inquiétude et de nos préoccupations par rapport à un texte qui, à notre avis, foule au pied les droits et les libertés fondamentaux d'expression, d'opinion et d'information, et constitue une véritable entrave à l’exercice de la profession ;


- Regrettons que les appels pour une reprise des dialogues lancés par de nombreuses entités n’aient pas été entendus et soient restés vains. Nous ne citerons que le Mouvement pour la liberté d'expression, le Groupement des éditeurs de presse d'information et multimédia de Madagascar (Gepimm), les organisations internationales de défense de la liberté de la presse, ainsi que la société civile et la communauté internationale ;


- Déplorons que le chef de l’Etat, qui, le 14 juillet, a pourtant entrouvert une fenêtre pour le dialogue et les discussions en vue de résoudre les problèmes soulevés par le Code, n’ait pas daigné donner suite à ses propres déclarations, et ait, au contraire, laissé le processus suivre son cours,


Le processus ne touchant pas encore à sa fin, et comptant sur l’attachement de nos dirigeants aux valeurs démocratiques et aux principes universels de la liberté,


Nous, journalistes signataires de la présente déclaration,


- Espérons que le président de la République ne promulguera pas le Code de la communication dans sa version actuelle et le soumettra au Parlement pour une nouvelle délibération, ainsi que le lui permet la Constitution ;


- Réitérons notre volonté à reprendre le processus participatif et faisons part de notre disposition à prendre une part active aux diverses discussions et consultations nécessaires à la nouvelle délibération du texte.


Antananarivo, le 16 août 2016.”


Madagascar figure à la 56e place (sur 180) du Classement mondial de la liberté de la presse publié en 2016 par RSF.


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Publié le
Mise à jour le 19.08.2016