Madagascar : RSF dénonce les violences envers les journalistes à l’approche de l'élection présidentielle

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Une dizaine de journalistes ont été attaqués par les forces de sécurité ou par des militants politiques pro-Rajoelina lors de manifestations ces dernières semaines à Madagascar. Alors que le premier tour de l'élection présidentielle est prévu ce jeudi, Reporters sans frontières (RSF) demande aux autorités de tout mettre en œuvre pour que les journalistes puissent faire leur travail sans entraves et en toute sécurité.

C’est un incident qui a fait neuf blessés. Le 4 novembre dernier, un gendarme a projeté des grenades lacrymogène et assourdissantes aux pieds des journalistes qui couvraient une manifestation de l’opposition dans la capitale Antananarivo. Quelques semaines auparavant, le 13 octobre, ce sont des militants politiques, proches du président sortant, qui ont agressé verbalement des journalistes, lors d’un rassemblement à l’appel des soutiens du chef de l’État.

Il est inacceptable que des forces de sécurité ou des militants politiques s’en prennent aux journalistes. Nous condamnons ces attaques et demandons aux autorités malgaches d’ouvrir sans délai des enquêtes impartiales et indépendantes dans le but d'identifier et de poursuivre les responsables des violences faites aux journalistes. Elles doivent, en outre, garantir la sécurité physique des professionnels de l’information, ainsi que le respect de la liberté d'informer avant, pendant et après l'élection.

Sadibou Marong
Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF

Des blessures aux jambes et aux hanches

Parmi les blessés, le samedi 4 novembre, Leonardjo Andriamparany et Dolph Rakotoniaina, deux journalistes reporters d'images (JRI) travaillant respectivement pour les chaînes de télévision privées Real TV et Dream’in. Ils souffrent de blessures aux jambes et aux hanches après l’explosion d’une grenade lancée à leurs pieds. La journaliste de la radio privée Fréquence Plus, Finoana Razafijaonimanana a, elle, été légèrement blessée à la jambe à cause de l’éclat d’une grenade de désencerclement, alors qu’elle filmait la manifestation de l’opposition. RSF a pu visionner une partie des images filmées et on y voit un gendarme donner un coup de pied dans la grenade, la projetant intentionnellement en direction des journalistes.

Le mois dernier, le 13 octobre, le journaliste du quotidien Tia Tanindrazana, Tokinirina Rafalimanana a vu son téléphone arraché des mains alors qu'il couvrait une manifestation publique de soutien au président sortant. Le même jour, ses deux confrères, de Kolo TV, Gaëtan Andriatsilavohery, et de Real TV, Mickaella Andrianjaka, ont également été agressés. Les auteurs sont, selon les informations recueillies par RSF, des individus supposés proches du président sortant et candidat à sa propre succession.

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