Libération sous caution du journaliste Dolgor Chuluunbaatar
Organisation :
Reporters sans frontières exprime son soulagement suite à la libération sous caution de Dolgor Chuluunbaatar, rédacteur en chef du quotidien Ulaanbaatar Times, le 22 juillet 2011, pour raison de santé. Le journaliste se trouve à présent à l’hôpital pour soigner une grave infection à l’œil.
Accusé d’avoir frauduleusement privatisé son journal, Dolgor Chuluunbaatar était en détention depuis le 24 mars 2011. La date de son procès n’est pas encore été fixée. Il risque quinze ans de prison.
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26.05.2011 - Le rédacteur en chef d'Ulaanbaatar Times détenu depuis deux mois
Reporters sans frontières est préoccupée de la situation Dolgor Chuluunbaatar, rédacteur en chef du quotidien Ulaanbaatar Times, en détention depuis le 24 mars 2011 dans la capitale. Le journaliste est accusé par la cour du district de Sukhbaatar d'avoir frauduleusement privatisé le quotidien. L'organisation s'inquiète par ailleurs de l'arrestation d'une journaliste et responsable d'un mouvement civique, le 27 avril dernier.
"Nous sommes d'abord très inquiets des conditions de détention et de la santé de Dolgor Chuluunbaatar. Dans une affaire susceptible d'impliquer les pouvoirs publics, il est à craindre qu'il ne soit victime de mauvais traitements et qu'il soit contraint de signer des aveux. Par ailleurs, il est plus qu'improbable que la privatisation d'un journal et d'une imprimerie publique soit l'entreprise d'un seul homme. Nous appelons la justice mongole à plus de transparence dans cette affaire et à autoriser les organisations civiles à se rendre au centre de détention où se trouve Dolgor Chuluunbaatar pour vérifier son état physique et qu'il n'y ait pas eu de mauvais traitements," a déclaré l'organisation.
Le 7 avril dernier, Dolgor Chuluunbaatar, par ailleurs journaliste de télévision réputé, a été entendu par la cour de Sukhbaatar. En vertu de l'article 150.3 du code pénal de la Mongolie, il a été accusé d'avoir enfreint, en 2008, les lois et règlements sur la propriété locale et étatique, et risque quinze ans d'emprisonnement. Selon la cour, il aurait privatisé de manière frauduleuse la le journal Ulaanbaatar Times, installé dans les locaux d'une ancienne imprimerie, auparavant propriété de la ville d'Ulaanbaatar. Dolgor Chuluunbaatar a toujours nié les faits qui lu sont reprochés.
L'affaire est toujours en cours d'instruction. Les avocats du journaliste ont formulé neuf demandes de libération sous caution au département d'Etat de l'investigation, au procureur de la ville et à la cour de Sukhbaatar, mais aucune n'a reçu de réponse.
Ancien rédacteur en chef du Mongolyn Medee (Mongolian News) et du Daily Independent, Dolgor Chuluunbaatar est actuellement vice président de l'Asia journalist association et secrétaire général de la confédération des journalistes mongols.
Par ailleurs, Reporters sans frontières s'inquiète de l'arrestation, le 27 avril 2011 de deux journalistes, Gantumut Uyanga et son mari, Baviya Baatarkhuyag, également journaliste, après qu'ils ont écrit un article au sujet de Luimed Gansukh, ministre de la nature, de l'environnement et du tourisme. Les journalistes ont rapporté dans le quotidien Udriin Sonin que le ministre et sa famille avaient déménagé dans une maison estimée à million de dollars (US), peu après la signature de l'accord minier d'Oyu Tolgoi entre le gouvernement et l'entreprise canadienne Ivanohe Mines.
S'adressant au site d'information News.mn, Gantumut Uyanga a délcaré: " Quand mon mari et moi, avec un collègue, sortions ensemble de notre maison, une camionnette s'est arrêtée tout à coup nous et quatre policiers sont venus vers moi et m'ont poussé dans le van. Et puis ils m'ont forcée à me mettre à genoux et ont cassé mon téléphone portable".
Les deux journalistes ont été relâchés quelques heures après. Le 5 mai, la Cour d'Ulaanbaatar a confirmé en appel la décision de la cour de Sukhbaatar du 24 mars, de ne pas condamner la journaliste pour "diffamation" à l'encontre du Ministre de Luimed Gansukh. Dans un entretien, la journaliste Gantumut Uyanga a exprimé son intention de porter plainte contre les policiers pour "arrestation illégale".
"Nous demandons instamment aux autorités mongoles de dépénaliser la diffamation. Les accusations de diffamation portées contre les journalistes dans le cadre de leurs articles sont contraires à la liberté d'expression et la liberté de la presse, sensées être garanties par l'article 16 de la Constitution, l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques que la Mongolie s'est engagée de respecter", a déclaré Reporters sans frontières.
La Mongolie figure au 76e rang sur 178 pays, au classement de la liberté de la presse dans le monde en 2010.
Publié le
Updated on
20.01.2016