Reporters sans frontières demande la libération de l'essayiste Chen Daojun, condamné par la Cour populaire de Chengdu (Sichuan) à trois ans de prison et trois ans de privation de droits politiques, le 21 novembre 2008. Il lui est reproché d'avoir “incité à la subversion de l'Etat” en publiant trois articles sur Internet.
Reporters sans frontières demande la libération de l'essayiste
Chen Daojun, condamné par la Cour populaire de Chengdu (Sichuan) à trois ans de prison et trois ans de privation de droits politiques, le 21 novembre 2008. Il lui est reproché d'avoir “incité à la subversion de l'Etat” en publiant trois articles sur Internet.
“Chen Daojun n'est coupable que d'avoir donné son avis sur la politique chinoise. Il s'agit du deuxième cyberdissident condamné par la Cour populaire de Chengdu cette année, après Huang Qi, détenu depuis le 10 juin pour avoir publié des articles critiquant la gestion de l'aide humanitaire lors du tremblement de terre du Sichuan, le 12 mai. En infligeant de telles peines aux internautes, les autorités montrent une fois de plus leur incapacité à gérer les critiques”, a déclaré l'organisation.
Chen Daojun, 40 ans, avait été arrêté le 9 mai 2008, pour "tentative de subversion du pouvoir de l'Etat", alors qu'elle avait pris part à un rassemblement pour dénoncer une menace environnementale. Auteur d'un article publié le 5 mai sur YiBao (ChinaEweekly), site Internet de la diaspora, ce militant écologiste réclamait l'arrêt d'une usine pétrochimique située à une quarantaine de kilomètres de la ville. Le 5 novembre, il avait été accusé de “séparatisme” par la Cour populaire de Chengdu pour les mêmes articles pour lesquels il a été condamné pour “incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat”.
Les trois articles incriminés sont :
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“Misgovernment drives people to Revolt - My Respect to the Tibetans struggling heroically” (La mauvaise politique entraîne la révolte - j'adresse mon respect aux Tibétains qui se battent héroïquement : http://2newcenturynet.blogspot.com/2008/04/blog-post_7713.html). Cet article fait référence aux émeutes dans les rue de Lhassa en mars 2008.
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“What to Do after the Seventeenth Congress ? ” (Que faire après le 17e congrès ? -http://www.newcenturynews.com/Article/gd/200711/20071117100747.htm), commentant le 17e congrès du Parti communiste chinois (PCC) en novembre 2007.
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“The Backgrounds of the Anti-West Chinese” (les origines du sentiment anti-occidental chinois” - http://www.fireofliberty.org/article/7867.asp), concernant le boycott chinois à l'encontre de certains marques françaises et américaines en avril 2008.
“Ce cas est l'un des plus importants de ces dernières années. Depuis 2006 et la condamnation de Li Changqing à trois ans de prison pour avoir publié un reportage sur l'épidémie de dengue qui avait touché Fuzhou (capitale du Fujian, sud-est du pays) en 2004, personne n'a reçu de condamnation aussi importante pour seulement une poignée d'articles”, a confié Zhang Yu, responsable du Comité des écrivains emprisonnés de l'association Independent Chinese PEN Center, à Reporters sans frontières.
Selon lui, seul un avocat de la région, Xiang Yang, avait été informé du procès, le 17 novembre. Il a été convoqué le lendemain par la police pour expliquer pourquoi il défendait Chen Daojun. L'avocat de l'essayiste, Zhu Jiuhu, n'était même pas au courant de la tenue du procès.
Par ailleurs, une activiste tibétaine,
Walza Norzin Wangmo,a été condamnée, le 21 novembre, à cinq ans de prison pour avoir diffusé des informations relatives à la situation actuelle au Tibet par téléphone et Internet.
Voir le verdict ( en chinois)