Les six principaux quotidiens du pays protestent en paraissant avec leur Une blanche contre le projet de réforme du code des médias
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Le 27 mars 2008, les six principaux quotidiens de Slovaquie ont publié leurs éditions avec une Une blanche, à l'exception d'une liste de sept articles de loi, appelés les « 7 pêchés capitaux », tirés d'un projet de loi très controversé visant à réformer la législation sur les médias de 1966.
Les rédactions des six journaux entendent marquer leur inquiétude sur l'absence de progrès significatifs dans la réforme du projet de loi Press Act, déposé fin 2007, et qui devrait être présenté de nouveau au vote au Parlement la semaine prochaine. Malgré l'intervention de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et la condamnation unanime de la profession, le texte prévoit toujours un contrôle direct du ministre de la Culture sur le traitement médiatique d'un ensemble de sujets jugés sensibles, et l'instauration d'un droit de réponse automatique pour toute personne qui s'estimerait, à tort ou à raison, diffamée ou insultée.
« Nous espérions vraiment que le Premier ministre Robert Fico respecterait les engagements qu'il avait pris le 4 février 2008, lorsqu'il avait garanti qu'il prendrait en considération les observations faites par les plus grandes organisations internationales », a déclaré Reporters sans frontières.
« La Slovaquie, aujourd'hui membres de l'Union européenne s'est engagée à se conformer à des standards démocratiques, tout particulièrement en matière de liberté de la presse. Un texte qui limiterait la liberté éditoriale des médias à un cadre officiel fixé arbitrairement par le pouvoir exécutif n'est tout simplement pas acceptable et doit être retiré », a poursuivi l'organisation.
L'OSCE a accueilli favorablement les premières modifications entreprises par le gouvernement slovaque tout en insistant sur le fait que le projet de loi continuait à menacer sérieusement l'autonomie éditoriale des médias. « Il est fort dommage que les recommandations proposées en matière de droit de réponse n'aient pas été prises en considération. En l'état, cette loi ne satisferait toujours pas au respect des engagements pris par la Slovaquie auprès de l'OSCE dans le cadre de la protection de la liberté de la presse», a déclaré Miklos Haraszti, représentant officiel de l'OSCE pour la liberté des médias
Si le gouvernement du Premier ministre Fico dispose d'une majorité suffisante pour faire voter le Press Act, il a en revanche absolument besoin des voix de l'opposition pour ratifier le traité européen de Lisbonne. L'opposition a promis de bloquer la ratification tant que le gouvernement ne procédera pas aux changements nécessaires dans la loi sur la presse.
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Updated on
20.01.2016