Collateral Freedom : RSF débloque l’accès à plusieurs médias européens censurés en Russie
Un mois après l’annonce du ministère des Affaires étrangères russe de censurer 81 médias européens sur son sol, Reporters sans frontières (RSF) déclare avoir contourné ces blocages et rétabli l’accès à plusieurs de ces sites d’information en ligne grâce au dispositif Collateral Freedom.
Dans le cadre de son opération Collateral Freedom, RSF a levé les restrictions d’accès aux sites web de la chaîne franco-allemande de service public Arte, du groupe de médias publics letton Latvijas sabiedriskais medijs ou encore du journal slovaque Dennik N.
D’autres médias basés dans l’Union européenne (UE) et visés par ces nouvelles restrictions arbitraires du Kremlin, annoncées le 25 juin dernier, seront également rendus accessibles en Russie grâce à cette opération. Collateral Freedom met à disposition des médias bloqués des sites miroirs, les copies des sites web mis à jour en temps réel dont l’adresse ne peut pas être bloquée.
“Nous sommes fiers de permettre à des médias indépendants de contourner la censure du Kremlin et d’offrir ainsi au public en Russie l’accès à une information fiable sur ce pays et sur les actualités internationales. Le dispositif Collateral Freedom ouvert à tout média digne de confiance défend l’information journalistique face à la machine de propagande russe.
“Dans un monde où les attaques contre les médias et où la désinformation sont devenues des armes toujours plus puissantes et répandues dans la guerre des autoritarismes contre la démocratie, jamais il n’a été plus important de lutter contre cette répression de toute voix critique du pouvoir en trouvant les moyens pour permettre aux médias indépendants comme Arte de rester accessibles malgré tout.
Sanctionnée par le Kremlin, probablement en lien avec le lancement du bouquet satellitaire Svoboda, qui diffuse des chaînes russophones du monde entier, RSF a aussi remis en ligne son propre site Internet déjà bloqué en Russie deux mois avant l’annonce de la diplomatie russe du 25 juin. Certains sites de médias avaient été censurés dès 2022, d’autres encore ne le sont toujours pas malgré l’annonce.
Les autorités russes justifient cette censure en invoquant des “contre-restrictions d’accès” et une “réponse” aux sanctions de l’UE du 17 mai contre trois “médias russes (RIA Novosti, Izvestia et Rossiyskaya Gazeta)”. Or l’argument de réciprocité repose sur un mensonge : les trois entités sanctionnées par l’UE sont des organes de propagande malveillante d’un État fermé profitant de l’ouverture des démocraties, et non de médias indépendants.
L’opération Collateral Freedom permet de contourner la censure en Russie, mais également au Bélarus, en Chine et en Iran, entre autres, où elle rend accessibles plus de cent médias.
