Les Echos reparaîtront le 8 novembre après deux jours de grève
Organisation :
Le 7 novembre 2007, après deux jours de grève consécutifs, les journalistes des Echos ont décidé de mettre fin à la non parution du quotidien. Vincent de Féligonde, président de la Société des journalistes, a annoncé qu'une partie de la Une du journal, à paraître demain serai consacrée à une analyse factuelle de la situation ainsi qu'à des prises de positions. Les salariés des Echos réclament une meilleure protection de l'indépendance éditoriale du titre.
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6 novembre 2007
Rachat du quotidien économique Les Echos par LVMH : Reporters sans frontières se joint aux inquiétudes des journalistes
“Nous nous joignons aux journalistes des Echos qui craignent une perte d'indépendance de la rédaction en raison des activités du groupe LVMH notamment dans l'industrie du luxe. Les risques de conflit d'intérêts étant réels, la défense de la liberté éditoriale de ce titre référence de la presse française est plus que jamais une nécessité”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le 6 novembre, la non-parution des Echos a été reconduite par la majorité des salariés du titre réunis en assemblée générale, à raison de 241 votes pour, 96 votes contre et 7 votes blancs ou nuls. Cette décision prolonge le vote, la veille, des journalistes en faveur d'une absence du quotidien dans les kiosques. Elle fait suite à l'annonce du rachat du titre par le groupe LVMH, le 5 novembre, date qui est aussi, non sans ironie, celle de la Journée européenne de la liberté de la presse.
De l'avis même du conseiller culture et audiovisuel du président Nicolas Sarkozy, Georges-Marc Benamou, des risques de conflit d'intérêts existent.
Pearson, propriétaire des Echos et du Financial Times, a annoncé avoir signé un accord de vente des Echos au groupe dirigé par Bernard Arnault, pour 240 millions d'euros, à la suite de négociations exclusives entamées depuis le 21 juin dernier. Le rachat des Echos par LVMH obligera ce dernier à céder son principal concurrent, La Tribune. Quatre candidats seraient en lice, mais le Comité d'entreprise du second quotidien économique français a exprimé mardi soir son scepticisme “quant à la qualité du repreneur qui pourrait être retenu”.
Dans un communiqué de presse publié le 6 novembre, le Comité d'entreprise et les organisations syndicales des Echos ont annoncé leur intention de contester cette décision, notamment à la lumière de nouveaux éléments juridiques concernant le dispositif de portage prévu par LVMH. Selon le communiqué, ce dispositif “constituerait une violation manifeste des règles de contrôle des concentrations auxquelles est soumise l'acquisition des Echos par LVMH, et dont la DGCCRF a la charge d'assurer le respect”. Les employés ont déclaré avoir envoyé un courrier à la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, afin de l'alerter.
Une autre proposition de rachat des Echos, d'un montant de 245 millions d'euros, émanant du groupe financier Fimalac (propriétaire de l'agence de notation Fitch), est soutenue par la rédaction du quotidien. Selon elle, le groupe Pearson s'est toujours refusé à l'examiner, arguant de la clause d'exclusivité jusqu'au 26 novembre signée avec LVMH.
Une pétition de soutien à la rédaction est disponible sur le site du journal www.lesechos.fr.
Publié le
Updated on
20.01.2016