Les deux correspondantes de La Voz de Zacate Grande pourraient être jugées pour délit de désobéissance
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Le 11 janvier 2011, la justice hondurienne déterminera si les deux correspondantes de La Voz de Zacate Grande, Elia Xiomara Hernández et Elba Yolibeth Rubio, doivent comparaître pour délit de désobéissance. Telle est la décision prise par le tribunal de la municipalité d’Amapala à l’issue d’une procédure injuste et au cours de laquelle les droits des journalistes n'ont pas été respectés.
Le 15 décembre dernier, Elia Hernández et Elba Rubio ont été arrêtées alors qu’elles couvraient une opération des forces de l’ordre pour déloger une famille des terres sur lesquelles elle s’était installée, dans la communauté d’El Coyolito, sur l’île de Zacate Grande.
Elles ont été retenues pendant plus de 36 heures, en toute illégalité, sans qu’aucun chef d’inculpation ne leur soit mentionné. Au moment des faits, les deux journalistes avaient pourtant présenté les documents attestant de leur qualité de journaliste. Pendant leur garde à vue, elles n’ont été autorisées à passer aucun appel téléphonique. Elles ont été frappées et privées de soins médicaux. Leur équipement de travail leur a été confisqué. Les journalistes ne sont actuellement pas autorisées à sortir de leurs communes.
Le juge du tribunal municipal d’Amapala a décidé de les inculper pour « prendre part à des manifestations publiques qui entravent le travail de l’administration publique ».
Reporters sans frontières condamne la décision de poursuivre des journalistes qui, dans l’exercice légitime de leur métier, n’ont commis aucun crime. Nous demandons aux autorités honduriennes d’abandonner toutes les charges retenues à leur encontre. Couvrir un événement ne revient pas à y participer. Par ailleurs nous exigeons la réparation du tort qui leur a été causé lors de cette arrestation arbitraire. Les responsables des violences dont elles ont fait l’objet doivent rendre des comptes.
La détention des deux journalistes s’est faite en violation de la loi hondurienne. Elles ont été mises à la disposition du juge Eris Armando Hernández 24 heures après leur arrestation, ce qui normalement entraîne la nullité de la procédure. D’autre part, le parquet ne peut intenter d’actions en justice, cette prérogative revenant au procureur général de la République.
Reporters sans frontières rapporte également que le 22 décembre dernier, la Cour Interaméricaine des droits de l’homme a émis un ordre contraignant le gouvernement du Honduras à protéger la vie du journaliste José Luis Galdámez, directeur du programme « Tras la Verdad » diffusé par Radio Globo et critique envers le coup d’Etat du 28 juin 2009 qui a destitué le président José Manuel Zelaya. Victime de nombreuses menaces de mort, le journaliste a été poursuivi plusieurs fois et essuyé plusieurs tentatives d’assassinat. Ces menaces visent à lui faire abandonner son travail de journaliste.
Publié le
Updated on
20.01.2016