Les charges contre Jim Taricani pour refus de révéler ses sources pourraient être abandonnées
Organisation :
La personne ayant fourni une cassette confidentielle du FBI au journaliste Jim Taricani, de la chaîne WJAR-TV a révélé son identité à la justice le 26 novembre. Il s'agit de l'avocat Joseph A. Bevilacqua Jr. Selon un expert, cette révélation pourrait entraîner l'abandon des poursuites contre le reporter, reconnu coupable d'outrage à la cour le 18 novembre dernier pour avoir refusé de révéler sa source. Le verdict était prévu pour le 9 décembre.
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19.11.2004 - Jim Taricani reconnu coupable d'outrage à la Cour
Le journaliste Jim Taricani, de la chaîne WJAR-TV, qui refuse de révéler l'identité de la personne lui ayant fourni une cassette confidentielle du FBI sur une affaire de corruption, a comparu devant le juge Torres le 18 novembre 2004. Après une audience de 45 minutes, il a été reconnu coupable du crime d'outrage à la Cour, et encourt une peine de six mois de prison. Le verdict sera connu le 9 décembre prochain. Le juge a toutefois spécifié que la peine prononcée tiendrait compte de l'état de santé du journaliste, opéré du cœur en 1996.
Par ailleurs, le 19 novembre, le sénateur démocrate du Connecticut, Christopher J. Dodd, a déposé un projet de loi sur la protection des sources. Le texte interdit aux cours fédérales ainsi qu'aux pouvoirs législatif et exécutif de contraindre un journaliste à révéler ses sources, que celui-ci ait promis ou non la confidentialité à son informateur. Cette interdiction s'étend aux notes, négatifs et documents du professionnel de la presse. Le projet de loi prévoit que le journaliste ne sera contraint de révéler sa source que dans le cas où cette information est déterminante dans une affaire légale, qu'elle ne peut être obtenue nulle part ailleurs et qu'elle concerne une affaire d'intérêt public absolument capitale.
Le sénateur a présenté seul son projet de loi au terme de la session parlementaire mais s'est engagé à le représenter en janvier, au début de la session suivante. Il espère obtenir le soutien de sénateurs démocrates et républicains, soulignant que plusieurs Etats dirigés par ces derniers disposent de loi protégeant le secret des sources. Au total, 31 Etats et le District de Columbia disposent de telles lois mais il n'existe aucune législation fédérale.
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17.11.2004 - Un reporter refusant de révéler ses sources risque 6 mois d'emprisonnement
Reporters sans frontières s'inquiète de l'ultimatum fixé par un juge à Jim Taricani, reporter de la chaîne WJAR-TV, à Providence, Etat de Rhode Island. Ce dernier pourrait écoper de six mois de prison s'il ne révèle pas, avant le 18 novembre 2004, l'identité des sources lui ayant procuré une vidéo confidentielle du FBI.
"Sans la garantie du secret des sources, plus personne ne prendra le risque de transmettre une information aux journalistes. La protection des sources est un pilier de la liberté d'expression et nous espérons que le juge ne mettra pas ses menaces à exécution", a déclaré Reporters sans frontières.
"Par ailleurs, l'obligation faite à Jim Taricani de payer plus de 75 000 dollars à la justice aura, sans aucun doute, un effet inhibiteur sur les journalistes disposant d'informations classées confidentielles mais dont la publication peut être utile à la société", a ajouté l'organisation.
Le 4 novembre, le juge fédéral Ernest C. Torres a de nouveau sanctionné le refus de Jim Taricani de révéler ses sources, lui donnant un délai de 14 jours pour obtempérer. A défaut, cet "outrage à la Cour" ne sera plus considéré comme un délit mais comme un crime, relevant donc du pénal et pouvant être sanctionné par une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à six mois.
Le 12 août, le journaliste avait été condamné, en appel, à payer une amende de 1 000 dollars par jour, soit un montant total de plus de 75 000 dollars. Le 4 novembre, le juge a mis un terme à cette sanction, rejetant la demande des procureurs de doubler son montant.
Jim Taricani refuse de révéler au tribunal l'identité de la personne lui ayant fourni une vidéo réalisée dans le cadre d'une enquête secrète du FBI. Cette vidéo, diffusée le 1er février dernier, montrait un ancien haut fonctionnaire de Providence acceptant un pot-de-vin d'un informateur du FBI.
En octobre, un juge avait déjà prononcé un ordre d'incarcération à l'encontre de Matthew Cooper, du magazine Time, et de Judith Miller, reporter du New York Times, dans le cadre de l'enquête sur la révélation de l'identité d'un agent de la CIA. Le premier a également été condamné à payer une amende de 1 000 dollars par jour pendant 18 mois. Les deux journalistes ayant fait appel, leurs sanctions ont été suspendues.
Publié le
Updated on
20.01.2016