Les autorités refusent d'accorder une licence de diffusion à la BBC

Reporters sans frontières déplore la décision des autorités tadjikes de refuser une licence de diffusion à la radio publique britannique British Broadcasting Corporation (BBC). Après que la station a déposé une demande le 17 juillet 2006 auprès du Comité en charge de la radio et de la télévision, celui-ci a décidé, le 2 août 2006, de ne pas accorder l'autorisation indispensable à la BBC pour être présente sur la bande FM à Douchanbé (la capitale) et à Khujand (Nord du pays). Le président de ce comité, Abdurakhmon Abdumannonov, a déclaré que son pays ne pouvait accorder une licence à la radio britannique, faute d'accord particulier entre le Royaume-Uni et le Tadjikistan. Le 26 juin, le ministère de la Justice avait pourtant enregistré l'ouverture du bureau de la BBC à Douchanbé. “L'attitude des autorités tadjikes, qui prive de fait la population d'une source d'information indépendante, est alarmante. Nous déplorons cette nouvelle tentative de museler la diffusion d'informations par des médias étrangers. Plus largement, nous dénonçons la difficulté pour les radios internationales, et notamment la BBC, de travailler dans les pays d'Asie centrale “, a déclaré Reporters sans frontières. La BBC transmets sur ondes moyennes au Tadjikistan et au Kazakhstan. La radio britannique est uniquement diffusée en bande FM au Kirghizstan et en Afghanistan. Les turkmènes ne recoivent ses programmes que sur ondes courtes. Seule la transmission FM garantie un accès pour tous et de qualité aux programmes radiophoniques. Les autorités avaient déjà suspendu, le 10 janvier 2006, la diffusion de la BBC sur la bande FM pour des raisons “administratives”. Selon elles, la station n'aurait pas présenté les documents nécessaires à l'obtention d'une nouvelle licence dans les délais exigés par l'administration tadjike, conformément à une réglementation mise en place le 1er septembre 2005. Cette nouvelle législation impose, entre autres, un accord réciproque entre le pays d'origine et le Tadjikistan. Suite aux violentes manifestations, en mars 2005, au Kirghizstan, et à la révolte, en mai 2005, d'Andijan en Ouzbékistan, le gouvernement du président Rakhmonov avait ordonné la fermeture de nombreux journaux, radios et chaines de télévision privés au Tadjikistan.
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Updated on 20.01.2016