Le parquet fait appel de la relaxe de la journaliste Isabelle Cottenceau : Reporters sans frontières « consternée »
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Reporters sans frontières exprime sa consternation après que le parquet a décidé de faire appel de la décision du tribunal de grande instance (TGI) de Toulouse, du 12 mai 2009, ordonnant la relaxe d’Isabelle Cottenceau. La journaliste était poursuivie après avoir réalisé un documentaire, “Tatouages, piercings : ils jouent avec leur peau”, dans lequel un jeune homme se livrait à une pratique dite de “suspension”. Isabelle Cottenceau avait été blanchie des charges de “complicité de violences en réunion et avec armes” qui pesaient contre elle. Le 27 mai, le parquet a fait appel de cette décision. L’affaire sera donc rejugée.
“Nous ne comprenons pas la décision du parquet, qui s’apparente à de l’acharnement, ce d’autant plus que le ministère public est à l’origine des poursuites initiées contre la journaliste. Nous rappellerons autant de fois que nécessaire que ces poursuites sont infondées et qu’Isabelle Cottenceau n’a fait que son métier, avec conscience et professionnalisme”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Comme l’indiquent les attendus du jugement rendu par le TGI, le jeune homme ayant pratiqué cette suspension n’a fait l’objet d’aucune contrainte physique ou morale. Les faits de violences n’ont donc pas été établis, et la journaliste ne peut, en conséquence, en être rendue responsable”, a poursuivi l’organisation.
“C’est un procès en journalisme, qui reflète l’ignorance par le ministère public des réalités d’exercice de ce métier”, a conclu Reporters sans frontières.
Le film d’Isabelle Cottenceau, d’une durée de vingt-huit minutes, a été diffusé dans l’émission “Zone interdite” de la chaîne M6, le 8 octobre 2006. La pratique de suspension incriminée, consistant à se faire suspendre par des points d’ancrage à même le corps, n’est pas visible dans ce dernier, la journaliste ayant jugé préférable de couper ces images au montage. Pourtant, en octobre 2007, le parquet de Toulouse a mis en examen Isabelle Cottenceau, en sa qualité de journaliste, pour “complicité de violences volontaires n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail, commises avec usage ou menaces d’armes (crochets) et en réunion”. Une décision confirmée en juin 2007 par le TGI. Lors de l’audience du 24 mars 2009, la journaliste avait déclaré que sa volonté était de “témoigner pour dénoncer ces pratiques, mais en aucun cas les cautionner” .
Lire le communiqué du 12 mai 2009 de Reporters sans frontières à ce sujet.
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Updated on
20.01.2016