"Les états généraux de la presse qui se déroulent actuellement en France ne doivent pas faire l'impasse sur la question de la liberté de la presse. Ce thème est, à nos yeux, indissociable d'une réflexion plus générale sur la qualité de l'information et le renforcement de son assise économique", a déclaré Reporters sans frontières.
"Les états généraux de la presse qui se déroulent actuellement en France ne doivent pas faire l'impasse sur la question de la liberté de la presse. Ce thème est, à nos yeux, indissociable d'une réflexion plus générale sur la qualité de l'information et le renforcement de son assise économique. Au cours de ces dernières années, les tentatives d'interventions politiques dans le contenu éditorial des médias français ont été nombreuses. Renforcer la presse, c'est avant tout l'affranchir de toutes les pressions qu'elle subit. Et la justice n'est pas en reste dans ce domaine. Les convocations, mises en examen et placements en garde à vue sont encore une réalité en France. Le secret des sources n'est toujours pas suffisamment garantie et les poursuites pour recel de violation du secret de l'instruction n'ont pas disparu", a déclaré Reporters sans frontières.
"Par ailleurs, le risque est moins celui d'une concentration excessive des médias que d'un accroissement de conflits d'intérêts préjudiciables à l'information. Est-il sain qu'une même entreprise dépende massivement des commandes de l'Etat et possède des médias qui sont amenés à critiquer ceux-là mêmes qui sont à la tête de cet Etat ? Cette question est au cœur des préoccupations des sociétés de rédacteurs. Mais aussi de celles des citoyens, de plus en plus nombreux à dénoncer les pressions auxquelles les médias seraient soumis de la part de leurs actionnaires", a ajouté l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Depuis deux ans, la France détient le record européen en nombre d'interventions policières ou judiciaires liées au secret des sources, avec cinq perquisitions, deux mises en examen et quatre convocations de journalistes. Depuis janvier 2007, quatre rédactions ont été perquisitionnées : le magazine Auto Plus, les quotidiens locaux Centre Presse et La Nouvelle République du Centre-Ouest en 2008, ainsi que l'hebdomadaire Le Canard Enchaîné. Le domicile de Guillaume Dasquié (geopolitique.com) a lui aussi été perquisitionné par la Direction de la surveillance du territoire (DST) en décembre 2007. Reporters sans frontières s'est également inquiétée des mises en examen de ce dernier ainsi que de Bruno Thomas (Auto Plus), mais aussi de la convocation de quatre journalistes par le SRPJ de Montpellier en juillet 2007. Chaque fois, la justice a exigé que les journalistes dévoilent leurs sources.
Les Etats généraux de la presse, proposés en mai 2008 par Nicolas Sarkozy, se sont ouverts le 2 octobre et ont pour objectif de trouver des solutions aux problèmes économiques du secteur face au développement d'Internet et des journaux gratuits. Ils sont constitués de quatre groupes de travail animés par des professionnels chargés d'étudier les aspects économiques et industriels de la presse, le numérique, la place du journaliste et la place des médias dans la société.