Election présidentielle : Reporters sans frontières dénonce un accès inégal aux médias
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L'élection présidentielle du 6 novembre et la campagne qui l'a précédée ont démontré la toute-puissance du président sortant, Emomali Rakhmonov, sur les médias tadjiks. Les observateurs de l'OSCE présents dans le pays ont souligné que la campagne ne correspondait pas aux standards démocratiques. Le président Emomali Rakhmonov, réélu avec 76,4% des suffrages, a rejeté ces critiques, soulignant que son pays avait fait des progrès par rapport aux élections précédentes. “Aucun pays du monde ne respecte à 100% les normes de l'OSCE”, a-t-il ajouté.
“Dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières le 13 octobre dernier, le Tadjikistan se situe à la 117e place sur 168 pays. La couverture médiatique de la campagne présidentielle a montré la situation inquiétante du pluralisme de l'information dans le pays. Le gouvernement a fréquemment recours à la censure, en procédant à des suspensions ponctuelles de médias d'opposition et à des retraits de licence. Ces mesures s'accentuent à l'approche d'événements politiques décisifs”, a ajouté Reporters sans frontières.
Cinq autres candidats se sont présentés à l'élection présidentielle. Le 20 octobre, le Président a annoncé que “tous devaient avoir les mêmes conditions pour leur campagne électorale”. Un decret adopté en septembre stipulait qu'ils disposeraient chacun de trente minutes à la télévision nationale, principale source d'infomation dans le pays. En réalité, on ne leur a attribué que 5 à 15 minutes. “La campagne des autres candidats a été pratiquement invisible. Ils n'ont critiqué ni leur principal adversaire, ni sa politique, ni ses actes”, ont constaté les observateurs de l'OSCE. Les partis de l'opposition ont boycotté le scrutin.
Entre le 10 octobre et le 12 octobre, cinq sites d'informations indépendants ont été bloqués par le ministère des Communications : Centrasia, Ferghana, Arianastorm, Charogiruz et Tajikistantimes. D'après le ministre, le contenu de ces sites “minait la politique de l'Etat dans le domaine de l'information”.
Le 8 août, les autorités tadjiks ont refusé d'accorder une licence de diffusion à la BBC, radio publique britannique, qui avait été interdite de diffusion sur la bande FM en janvier 2006. Le gouvernement a également fermé en mai 2005 la dernière chaîne indépendante Somonien. Le Tadjikistan procède régulièrement à des arrestations de journalistes proches de l'opposition, comme Djumaboï Tolibov, détenu d'avril à décembre 2005.
Emomali Rakhmonov a été élu pour la première fois en 1994, son mandat a été renouvelé en 1999. Grâce aux changements constitutionnels approuvés par un référendum en 2003, il pourra briguer deux nouveaux mandats et rester au pouvoir jusqu'en 2020.
Publié le
Updated on
20.01.2016