Djumaboï Tolibov libre après sept mois de détention provisoire

Reporters sans frontières se félicite de la remise en liberté de Djumaboï Tolibov, journaliste indépendant, emprisonné depuis le 24 avril 2005. Il a été libéré le 16 décembre du centre de détention provisoire de Sogd, après plusieurs mois d'une bataille judiciaire acharnée avec les autorités tadjiks.

Reporters sans frontières se félicite de la remise en liberté de Djumaboï Tolibov, journaliste indépendant, qui s'était distingué pour ses articles critiques à l'encontre du procureur général de la région de Sogd (nord du pays). Il a été libéré le 16 décembre du centre de détention provisoire de Sogd, après plusieurs mois d'une bataille judiciaire acharnée avec les autorités tadjiks. « Nous sommes soulagés de la libération de Djumaboï Tolibov et de la décision des autorités judiciaires tadjikes. Néanmoins, cette affaire démontre l'acharnement d'un procureur particulièrement susceptible contre un journaliste qui a dû redoubler d'efforts auprès de la justice de son pays pour se faire entendre. Le soutien de l'Association nationale des médias indépendants du Tadjikistan (NANSMIT) et celui du représentant officiel de l'OSCE à Douchanbé, Alain Couanon, ont de toute évidence été déterminants dans cette affaire », a déclaré Reporters sans frontières. Djumaboï Tolibov était détenu depuis le 24 avril 2005 pour avoir écrit une série d'articles dénonçant les abus de pouvoir du procureur chargé de la coordination des services secrets, parus dans le quotidien Minbari Khalk et Sadoi Mardum, journal parlementaire. Le procureur avait également insulté et battu le journaliste lors d'une interview qu'il réalisait sur la criminalité dans la région. Il avait été condamné à deux ans de prison par le tribunal de Sogd pour « hooliganisme » le 28 juillet. Djumaboï Tolibov avait saisi la Cour suprême du Tadjikistan, la plus haute juridiction du pays, qui avait ordonné sa remise en liberté en octobre dernier. Mais le procureur général de Douchanbé avait annulé la décision de la cour en faisant appel. La Cour suprême, saisie une deuxième fois par le journaliste, a sanctionné le refus du procureur en ordonnant de nouveau sa libération le 28 novembre. La direction du centre de détention a ensuite tardé à le relâcher, sous prétexte qu'elle n'avait pas reçu la décision de justice. Djumaboï Tolibov aura donc dû attendre presque huit mois avant de sortir de prison. Reporters sans frontières reste vigilante sur la situation des médias au Tadjikistan où les pressions des autorités sur les journalistes indépendants sont monnaie courante. Le pouvoir tadjik contrôle entièrement les imprimeries et la ligne éditoriale des médias publics.
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Updated on 20.01.2016