A Dijon, la liberté de la presse n’est pas du goût de tout le monde
Organisation :
A Dijon, de nombreux journalistes et collaborateurs des médias s’inquiètent du climat délétère et de la multiplication des pressions dont ils font l’objet.
Dernier fait en date : le 10 janvier 2011, la mairie de Dijon accueillait la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Dans une série de vœux enregistrés en vidéo apparait Jean-Louis Pierre, directeur de la chaine de télévision locale VOO TV. Celui-ci a été nommé à ce poste en juillet dernier par François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon (PS). Dans la vidéo, Jean-Louis Pierre tient des propos pour le moins étonnants : « Un vœu que j’adresse à François Rebsamen. J’aimerais qu’il fasse passer plus souvent la balayeuse municipale pour éradiquer, une fois pour toutes, le journalisme de caniveau».
Ce n’est pas la première fois que cette cérémonie des vœux est le théâtre de tels propos. En janvier 2009, Patrice Tapie, président de la CGPME et actuel Président de la chaîne VOO TV, avait demandé aux dirigeants du groupe FORUM ECO, groupe propriétaire du Journal du Palais (journal économique bourguignon) de “faire le ménage dans leur journal”, ciblant ouvertement le rédacteur en chef de l’hebdomadaire dont il avait également demandé la mise à pieds.
Plusieurs journalistes de la ville s’inquiètent également de voir Jean-Louis Pierre animer prochainement une émission politique sur l’antenne de VOO TV alors qu’il a été nommé par le pouvoir en place et que les élections cantonales se tiendront dans quelques semaines.
Ces propos s’inscrivent dans une série d’actes inacceptables survenus au cours des derniers mois à Dijon : pressions sur les patrons de presse afin qu’ils licencient leurs reporters trop curieux, intimidations de journalistes, menaces de suppression de budgets publicitaires, etc.
Reporters sans frontières demande en conséquence aux élus, garants des bonnes pratiques démocratiques, de veiller à empêcher toute forme de censure et de pression sur les professionnels des médias locaux. En tant que premier magistrat de la ville, François Rebsamen, doit au plus vite mettre fin publiquement à de tels procédés.
Publié le
Updated on
20.01.2016