Attentat à la bombe contre la voiture d’un journaliste en Corse

Reporters sans frontières proteste contre l’attentat à l'explosif qui a visé, dans la nuit du 25 août 2009, la voiture du journaliste Enrico Porsia, en vacances à Conca, dans la région de Porto-Vecchio (Corse-du-Sud). L'explosion, qui n'a pas fait de blessé, a lourdement endommagé le véhicule. “Les tentatives d’intimidation de ce type sont un procédé lâche qui révèle le caractère criminel de l’organisation ou des individus qui en sont les auteurs. Nous espérons que les autorités traiteront cette affaire avec tout le sérieux nécessaire ”, a déclaré l’organisation. Joint au téléphone par Reporters sans frontières, Enrico Porsia a précisé ne pas savoir si l’attentat est le fait d’un “petit milieu local, de la mouvance nationaliste ou de groupes plus organisés”, mais être persuadé “que tout cela est lié aux enjeux des dossiers fonciers dont (il s’)occupe depuis plus d’un an.” “J’ai publié plusieurs enquêtes, notamment sur le projet de plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (ndlr : Padduc). J’ai mis en cause le président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Corse (CTC), Ange Santini, ainsi que le président UMP de l'Assemblée de Corse, le député Camille de Rocca Serra. Il semble que certaines personnes profitent en effet de ce plan pour rendre constructible des terrains qui ne le sont pas”, a ajouté Enrico Porsia. “L’explosion a eu lieu en pleine nuit. J’ai d’abord pensé à un gros orage, alors j’ai été voir à la fenêtre. C’est là que j’ai réalisé qu’il s’agissait de ma voiture. Je n’ai reçu aucune menace directe. Bien sûr j’ai déjà reçu quelques conseils amicaux, mais je n’avais cependant jamais encore été agressé de la sorte“. Et Porsia de conclure : “Ils ne me font pas peur. Le journaliste que je suis ne quittera pas sa plume, ni l’homme son village”. Enrico Porsia, ex-militant des Brigades Rouges exilé en France, vit à Bastia en Corse, mais se trouvait à Conca pour ses vacances. Il est responsable de la rubriqque enquête du site d’informations sur internet www.amnistia.net. Le parquet d'Ajaccio s'est saisi du dossier et a confié l'enquête à la brigade de recherches de Porto-Vecchio. L’attentat n’a pas été revendiqué. La nature des explosifs utilisés est encore à déterminer.
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Updated on 20.01.2016