Le 23 décembre, l'avocat du journaliste Zhao Yan, collaborateur du quotidien nord-américain New York Times, a été prévenu que son client allait être jugé dans les deux mois. Il risque théoriquement la peine de mort pour « divulgation de secrets d'Etat » et « fraude ». Reporters sans frontières déplore cette décision à l'encontre d'un journaliste respecté et innocent des faits dont on l'accuse.
Reporters sans frontières déplore la décision des autorités chinoises de juger Zhao Yan, collaborateur chinois du quotidien nord-américain New York Times, pour « divulgation de secrets d'Etat » et « fraude ». Selon le délai légal, le procès doit se tenir dans les deux mois qui viennent. Le journaliste risque théoriquement la peine de mort, même si cette sentence n'est que rarement prononcée contre les prisonniers de conscience.
« Après quinze mois de détention, Zhao Yan va pouvoir se défendre devant la justice des accusations injustifiées lancées contre lui par les autorités chinoises. Nous regrettons que le gouvernement n'ait pas entendu les multiples appels à la libération de ce journaliste respecté. Nous espérons au moins que le procès sera juste et équitable, ouvert aux observateurs étrangers, et à la presse», a déclaré Reporters sans frontières.
Mo Shaoping, l'un des avocats de Zhao Yan, a confirmé à Reporters sans frontières avoir été informé le 23 décembre par le bureau du procureur de Pékin que l'affaire allait être portée devant les tribunaux. A deux reprises, le procureur avait renvoyé le dossier à la sécurité d'Etat pour des compléments d'investigation.
Zhao Yan est accusé d'avoir révélé à la rédaction qui l'emploie la retraite politique de Jiang Zemin avant son annonce officielle. Le New York Times maintient que Zhao Yan est étranger aux faits qui lui sont reprochés. Selon son avocat, il plaidera non coupable.
Détenu dans un cachot de la sécurité d'Etat, à Pékin, le journaliste, âgé de 42 ans, a perdu dix kilos. Après plus d'un an de captivité au secret, plusieurs personnes, dont l'un de ses avocats, ont récemment été autorisées à lui rendre visite.
Le 17 septembre 2004, des agents de la sécurité d'Etat avaient arrêté Zhao Yan dans un restaurant de Shanghai. Ancien reporter du magazine La Réforme en Chine, Zhao Yan est connu pour ses reportages sur la situation des paysans en Chine populaire.
En décembre, le Prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005, récompensant un journaliste qui, par son activité professionnelle, ses prises de position ou son attitude, a su témoigner de son attachement à la liberté de l'information, a été décerné à Zhao Yan.