Reporters sans frontières dénonce la peine de prison de 3 ans prononcée à l'encontre du collaborateur du New York Times, Zhao Yan. Les accusations liées à sa profession de journaliste ayant été levées par manque de preuves, Zhao Yan a été condamné pour fraude. Ces accusations étant infondées, l'organisation demande sa libération.
Reporters sans frontières soutient la décision du journaliste Zhao Yan de faire appel devant la Haute cour de Pékin de sa condamnation à trois ans de prison pour « fraude ». Collaborateur du quotidien nord-américain New York Times, il a été reconnu coupable d'avoir escroqué un paysan. L'un de ses avocats, Guan Anping, a déclaré le 4 septembre à l'Agence France-Presse : « Nous avons fait appel aujourd'hui. Il estime que sa condamnation ne repose sur rien. Il nie avoir volé de l'argent et a demandé plusieurs fois à passer au détecteur de mensonges. »
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25.08.06 - Malgré l'absence de preuves, Zhao Yan est condamné à trois ans de prison pour fraude
Reporters sans frontières proteste contre la condamnation du journaliste Zhao Yan à trois ans de prison pour fraude. “La justice, qui a déclaré Zhao Yan innocent des charges de trahison par manque de preuves, aurait dû en faire autant pour les accusations de fraude. Zhao Yan est connu pour son engagement auprès des paysans chinois et les allégations de la justice chinoise sont ridicules. Nous soutenons la demande d'appel formulée par la soeur du journaliste et réclamons la libération provisoire de Zhao Yan, qui a déjà passé trop de temps en prison”, a déclaré l'organisation.
Zhao Yan, collaborateur du New York Times, avait été arrêté le 17 septembre 2004 pour avoir divulgé des secrets d'Etat. Le journaliste avait en effet dévoilé au New York Times le départ de l'ancien président Jiang Zemin du poste de président de la Commission centrale militaire bien avant l'annonce officielle. Le 1er juin 2005, les autorités chinoises avaient ajouté une inculpation de fraude, vraisemblablement afin de pouvoir prolonger la détention provisoire du journaliste. Ce dernier était accusé d'avoir demandé 2 000 euros (20 000 yuans) à un paysan en échange de conseils pour que ce dernier évite la prison.
Le procès, expéditif, s'était tenu, le 16 juin 2006, à huis clos et sans que les témoins n'aient été autorisés à s'exprimer. Les avocats de Zhao Yan n'avaient pas eu le droit de donner leur avis sur la procédure. Le verdict aurait dû être rendu avant le 25 juillet. Le tribunal intermédiaire numéro 2 de Pékin n'a donc pas respecté la législation chinoise et détenu depuis un mois le journaliste sans décision de justice.
Zhao Yan, qui a reçu le prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005, a déjà passé près de deux ans en prison. Il devrait être libéré en septembre 2007. Ses avocats considèrent cette décision de justice comme une “grande victoire pour (eux) et le système judiciaire chinois”. Le New York Times a, pour sa part, affirmé que ce verdict “leur donnait raison”, Zhao Yan n'étant plus menacé pour avoir effectué son métier de journaliste. La soeur du journaliste a, en revanche, fait savoir que celui-ci ferait probablement appel du jugement.
Reporters sans frontières salue le soutien sans faille que le New York Times apporte à son collaborateur depuis deux ans, ainsi que les nombreux diplomates et organisations qui défendent les droits de Zhao Yan.