Yahoo! refuse d'être jugée et parle de "problème politique et diplomatique"
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Reporters sans frontières rappelle à Yahoo! la responsabilité qui est la sienne dans la condamnation d'au moins quatre cyberdissidents chinois.
"Les cyberdissidents Wang Xiaoning et Shi Tao ont tous deux été condamnés à cause des informations fournies par Yahoo! aux autorités chinoises. Il est choquant de nier la responsabilité de son entreprise dans cette affaire et de ne pas condamner des actes qui ont mené à des condamnations arbitraires. Yahoo! fait même preuve d'un certain cynisme en renvoyant la responsabilité de la faute dans le camp des cyberdissidents," a déclaré l'organisation.
Yahoo! a demandé, dans un communiqué publié le 27 août, l'annulation de la plainte conjointement déposée par la femme du cyberdissident Wang Xiaoning et la famille de Shi Tao. Les plaignants accusent l'entreprise d'avoir fourni aux autorités chinoises des informations contenues dans leur compte email.
Dans ce même communiqué, Yahoo! indique que "la liberté d'expression comme nous l'entendons aux Etats-Unis n'est pas la règle en Chine. Chaque État souverain a le droit de réguler la parole au sein de ses frontières". La porte-parole du groupe, Kelley Benander, citée par le Los Angeles Times, a ajouté qu'"il s'agit d'un problème politique et diplomatique, mais pas d'un problème légal".
La compagnie a ajouté qu'elle "n'excuse pas la suppression des droits et des libertés par le gouvernement", mais que les cyberdissidents étaient responsables de leurs propres actions. "Ils étaient conscients des risques qu'ils prenaient quand ils ont fait le choix d'utiliser le service de mail fourni par Yahoo! Chine (...) pour accomplir des actes qu'ils savaient contraires à la loi," précisait Yahoo!.
Morton H.Sklar, directeur de la World Organization for Human Rights, qui a initié les poursuites contre Yahoo!), a déclaré que "même si les entreprises américaines doivent se soumettre aux lois étrangères, elles doivent également être en accord avec les lois américaines et internationales".
"Le Congrès l'a reconnu quand il a fait passer la loi sur la protection des victimes de la torture. Il l'a clairement exprimé : les victimes de tortures devraient avoir recours au tribunaux américains pour remédier aux abus dont elles ont souffert. Il n'est pas question de savoir dans quel pays cela s'est produit", a ajouté M. Sklar.
Dans un communiqué publié en juin 2007, Yahoo! se disait "consternée par le fait que des citoyens chinois aient été emprisonnés pour avoir exprimé leurs opinions politiques sur Internet".
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Shi Tao est ainsi soutenu par : Miljörapporten (Suède), Télé Bruxelles (Belgique)
Publié le
Updated on
20.01.2016