Visite du Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov à Paris

Dix-huit militants de Reporters sans frontières ont été interpellés alors qu'ils manifestaient pour demander la libération du journaliste Grigory Pasko devant l'hotel Hilton où le Premier ministre russe Mikhaïl Kassianov devait présenter la candidature de Moscou à l'exposition universelle de 2010. Les militants ont allumé des fumigènes de couleur.

Le 2 juillet en fin d'après-midi, alors que le Premier ministre russe, Mikhaïl Kassianov, devait tenir une conférence de presse à l'hôtel Hilton à Paris, des militants de Reporters sans frontières ont manifesté devant le bâtiment pour demander la libération du journaliste Grigory Pasko. Les militants, dont certains étaient vêtus de combinaisons blanches et de masques, ont allumé des fumigènes de couleur et distribué des tracts avant d'être interpellés par la police et emmenés au commissariat le plus proche. Le 25 juin 2002, la Chambre militaire de la Cour suprême à Moscou a confirmé en appel la peine de quatre ans de prison ferme de Grigory Pasko, pour "haute trahison". Reporters sans frontières s'est indignée de ce verdict. En 1997, lorsqu'il était correspondant pour le journal militaire Boevaya Vakhta à bord du pétrolier russe TNT 27, Grigory Pasko avait filmé des scènes de déversement de déchets radioactifs liquides en mer du Japon. Ces images diffusées par la télévision japonaise NHK avaient suscité de vives réactions au Japon. Il avait également écrit des articles sur la pollution entraînée par le quasi-abandon des sous-marins nucléaires de l'armée russe et l'implication du FSB dans un trafic de déchets nucléaires. En février 2002, la même Cour avait jugé "non valable" la base légale ayant permis la nouvelle condamnation de Grigory Pasko. Le 25 décembre 2001, il avait été condamné à quatre ans de prison ferme pour "haute trahison" et emprisonné à Vladivostok, alors qu'il avait déjà passé vingt mois en prison entre 1997 et 1999, pour avoir "recueilli des secrets d'Etat dans le but de les transmettre à des organisations étrangères". Reporters sans frontières considère que les informations diffusées en 1997 par Grigory Pasko étaient de notoriété publique et ne pouvaient constituer des secrets d'Etat. La loi russe sur les médias stipule que "tout journaliste a le droit de chercher, demander, recevoir et diffuser de l'information" (article 47). Par ailleurs, aux termes des articles 41 et 42 de la Constitution russe, la rétention d'informations relatives à l'environnement ou à des catastrophes mettant en danger des vies humaines est passible de poursuites. Reporters sans frontières rappelle que des médias ont décidé de soutenir Grigory Pasko : Le Nouvel Observateur, Radio France Internationale (RFI), France-Soir pour la France, et le Courrier pour la Suisse. En choisissant de parrainer le journaliste, ils se sont engagés à faire connaître son cas. SIGNER LA PETITION
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Updated on 20.01.2016