Le président français se rend les 8 et 9 octobre à Chengdu pour promouvoir les relations économiques entre la France et la province du Sichuan (Sud-Ouest). C'est dans cette ville que Huang Qi, créateur d'un site Internet, est détenu depuis quatre ans. Reporters sans frontières demande à Jacques Chirac d'intervenir en sa faveur.
Alors que le président français se rendra les 8 et 9 octobre 2004 à Chengdu (capitale du Sichuan, Sud-Ouest), Reporters sans frontières rappelle que Huang Qi, créateur du site Internet www.tianwang.com, y est toujours emprisonné pour "subversion".
La visite de Jacques Chirac à Chengdu est placée sous le signe des relations économiques fortes entre la Chine populaire et la France. Il ne faudrait pas pour autant oublier le sort de ce jeune entrepreneur, emprisonné dans des conditions très difficiles pour avoir créé un site Internet populaire qui gênait les autorités.
Reporters sans frontières demande au président de la République française d'intervenir auprès des autorités de Chengdu en faveur de Huang Qi lors de son séjour dans la capitale du Sichuan.
En octobre 2003, Patrick Poivre d'Arvor, journaliste de la chaîne française TF1, s'était rendu à Chengdu pour enquêter sur le cas de Huang Qi. Il avait notamment interviewé son épouse, Zeng Li, qui malgré les risques encourus, avait dénoncé les violences subies par son mari. "Oui, il a été battu. Il a une longue cicatrice sur le front et une dent en moins. (…) Une fois, il est tombé dans le coma pendant quelques jours après avoir été roué de coups. Des anciens codétenus m'ont affirmé que les gardiens l'avaient frappé sur les parties génitales. (…) Il refuse d'arrêter d'écrire en prison, donc ils le frappent régulièrement. Je pense que la hiérarchie donne l'ordre de le battre", avait expliqué l'épouse de Huang Qi.
Le webmasteur a été arrêté le 3 juin 2000, à la veille du onzième anniversaire du massacre de la place Tiananmen (4 juin 1989), et inculpé en vertu des articles 103 et 105 du code pénal. Il a été condamné à cinq ans de prison ferme pour "subversion". Les autorités reprochent à Huang Qi la publication sur son site Internet, hébergé aux Etats-Unis, d'articles sur le massacre de la place Tiananmen, écrits par des dissidents basés à l'étranger. A l'origine, il avait créé un site pour diffuser des avis de recherche de personnes disparues en Chine.
Reporters sans frontières demande la libération des soixante autres cyberdissidents et internautes chinois emprisonnés.