Vastes mesures de censure suite à l’ "incident" survenu place Tian’anmen

Reporters sans frontières condamne la censure mise en place par les autorités pour empêcher la diffusion d’informations sur le drame du 28 octobre ayant conduit à la mort de cinq personnes sur la place Tian’anmen. “Nous regrettons l’attitude des autorités qui détiennent des journalistes et leur confisquent leur matériel professionnel en toute illégalité. A l’heure des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, ces techniques visant à étouffer un événement d’une telle ampleur sont vaines. Les autorités doivent comprendre que la couverture de tels événements ne constitue pas une menace à leur encontre”, a déclaré l’organisation. Deux journalistes de l’AFP, un photographe et une vidéaste qui tentaient de couvrir l’événement ont été interpellés par la police. Ils ont été relâchés une demi-heure plus tard et leur matériel restitué, mais les enregistrements qu’ils avaient fait ont été supprimés par les autorités. Des journalistes de la BBC et probablement de Sky News ont également fait l’objet d’une brève interpellation. L’incident a causé la mort de cinq personnes, dont deux touristes et a engendré une censure tous azimuts du Web, où l’information a été massivement commentée, notamment sur les réseaux sociaux, en particulier Weibo, le Twitter chinois. Les photos de l’incident ont été supprimées des microblogs, la connexion internet largement ralentie dans le pays, alors que sur place l’accès aux piétons a été bloqué. Des palissades ont été mises en place par la police afin de bloquer la vue de la voiture enflammée. Les journaux télévisés de la chaîne nationale CCTV n’ont pas évoqué l’événement, alors que les autres médias n’y ont accordé que peu d’importance, rapportant simplement un “incident de circulation”. La Chine, qui fait partie des “Ennemis d’Internet”, se place au 173ème rang sur 179 au classement mondial 2013 de la liberté de la presse établi par l’organisation.
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Updated on 20.01.2016