Une radio suspendue après avoir donné la parole aux rebelles

La radio privée Isanganiro a été suspendue par les autorités pour une semaine, à compter du 13 septembre 2003, après avoir donné la parole à l'un des mouvements rebelles en guerre contre le gouvernement. Reporters sans frontières a demandé au ministre de la Communication, Albert Mbonerane, de revenir sur sa décision et d'autoriser la radio à reprendre sa diffusion au plus vite. "Cette décision prive la population d'une partie de l'information. C'est d'autant plus préjudiciable que le pays entame de nouvelles négociations en vue de rétablir la paix", a déclaré Reporters sans frontières. "Les Burundais souhaitent se forger librement leur propre opinion. Ce n'est pas aux autorités de décider ce que les radios doivent ou ne doivent pas diffuser", a ajouté l'organisation. Isanganiro a cessé d'émettre le 13 septembre dans l'après-midi. La radio a été suspendue pour une semaine sur ordre direct du ministre de la Communication. Elle est accusée d'avoir "diffusé des propos diffamatoires à l'endroit du gouvernement au moment où il cherche à obtenir un cessez-le-feu global et permanent". Le gouvernement reproche à la station d'avoir ouvert son antenne à Pasteur Habimana, porte-parole des Forces nationales de libération (FNL), un mouvement rebelle hutu. A plusieurs reprises, les autorités avaient demandé aux radios privées de ne plus diffuser d'interviews ou de déclarations de chefs rebelles. En signe de protestation, les autres radios privées du Burundi ont décidé, le lendemain de cette suspension, de boycotter les activités du gouvernement et du président de la République tant qu'Isanganiro n'aura pas repris ses activités.
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Updated on 20.01.2016