Burundi : RSF continue de plaider en faveur de la libération immédiate de Sandra Muhoza

Alors que la première audience de procès en appel de Sandra Muhoza devait se tenir ce 4 mars, elle a été reportée sans justification. Reporters sans frontières (RSF) réitère sa demande de libérer immédiatement la journaliste burundaise, abusivement condamnée pour un message privé dans un groupe Whatsapp.

Au Burundi, un nouveau chapitre devait s’ouvrir ce jour dans le calvaire judiciaire vécu par Sandra Muhoza. La première audience du procès en appel de la journaliste de La Nova Burundicondamnée à un an et neuf mois de prison en décembre 2024 - devait se tenir ce 4 mars à Bujumbura. Mais Sandra Muhoza n’est finalement pas sur la liste des détenus programmés pour comparaître. L’audience  a donc été reportée, sans justification officielle connue. 

En novembre 2024, le ministère public avait initialement requis une peine de 12 ans de prison contre Sandra Muhoza. Une demande hautement abusive. Détenue depuis avril 2024, la journaliste est condamnée à 18 mois de prison pour “atteinte à l’intégrité du territoire national” et trois mois pour “aversion raciale”  après avoir relayé une information relative à une distribution présumée d’armes par le gouvernement en place, dans un groupe privé WhatsApp rassemblant des professionnels des médias.

"Sandra Muhoza n'aurait jamais dû être arrêtée ni condamnée. Alors que le pays s'achemine vers des élections législatives cruciales, les autorités doivent définitivement mettre fin à la répression du journalisme. Nous réitérons notre appel à la libération immédiate de la journaliste afin qu’elle puisse retrouver sa famille et reprendre son travail.

Sadibou Marong
Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF

Après la condamnation de Sandra Muhoza à 18 mois de prison, l’avocat de la journaliste, Me Prosper Niyoyankana, avait fait appel, espérant ainsi pouvoir introduire une demande de libération provisoire. Mais le parquet a également fait appel, rendant cette demande de libération juridiquement impossible. 

Des débuts sur les ondes 

Sandra Muhoza a fait ses premiers pas dans le journalisme en novembre 2016, au sein de la radio communautaire Ntumbero FM au nord du pays, qui traite principalement des sujets économiques et sociétaux. Cinq ans plus tard, cette mère de trois enfants rejoint la radio Bonesha FM, réputée pour sa liberté de ton. Elle intègre ensuite le journal en ligne La Nova Burundi, depuis la ville de Ngozi au nord du Burundi où elle était alors correspondante jusqu’à son arrestation.

Avant Sandra Muhoza, l’animatrice de la radio Igicaniro Floriane Irangabiye avait écopé d’une peine de dix ans de réclusion en janvier 2023. Condamnée sous des accusations fallacieuses, elle avait bénéficié d’une grâce présidentielle en août 2024, après plus de 700 jours de détention.

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