Une organisation clandestine revendique le meurtre de Manik Saha et menace de mort neuf autres journalistes

Une organisation clandestine maoïste a revendiqué, le 22 janvier, le meurtre de Manik Saha, le stringer de la BBC assassiné le 15 janvier à Khulna (sud-ouest du pays). Dans une lettre attribuée au chef des rebelles, le groupe menace de mort neuf autres journalistes de la région. Reporters sans frontières demande aux autorités, notamment au ministre de l'Intérieur, de poursuivre leurs investigations sur le meurtre de Manik Saha, afin que les auteurs de ce crime soient identifiés et punis. "Les propos des rebelles sont malheureusement à prendre très au sérieux. Les services de police de Khulna doivent tout mettre en œuvre pour assurer la protection des neuf journalistes menacés de mort", a affirmé l'organisation qui dénonce depuis plusieurs années les agissements des groupes clandestins maoïstes au Bangladesh. Dans une lettre adressée le 22 janvier 2004 à un Club de la presse de la région de Khulna, Gaffar Tushar, du groupe maoïste "La guerre du peuple", a revendiqué le meurtre de Manik Saha, correspondant du quotidien New Age et stringer du service bengalais de la BBC World Service, tué lors d'une attaque à la bombe le 15 janvier. Cette faction dissidente du Parti prolétarien du Bengale oriental, organisation clandestine maoïste, menace également de mort neuf journalistes de la ville de Satkhira (quelques kilomètres à l'ouest de Khulna). Mizamur Rahman, Kallayan Banerjee, Subash Chowdhury, Ram Krishna, Shahin Goldar, Kazi Dulal, Abul Kalam, Abdul Bari et M. Raju, tous correspondants de quotidiens de Dacca à Satkhira sont visés par ces menaces pour leurs écrits sur les activités illégales notamment les extorsions, de ce groupe armé qui se réclame du maoïsme. Les journalistes ont demandé à être protégés par la police locale. Quelques jours plus tôt, le Daily Star avait révélé que plusieurs journalistes de Khulna avaient reçu des coups de téléphone anonymes qualifiant Manik Saha d'"ennemi de la révolution". Les 16 et 17 janvier, la ville de Khulna a connu deux jours de grève générale pour protester contre le meurtre de Manik Saha. Présent sur les lieux, le ministre de l'Information, Tariqul Islam, a promis de tout mettre en œuvre pour que les coupables de ce crime soient retrouvés et jugés.
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Updated on 20.01.2016