Une journaliste indienne refoulée à Lahore

Harider Baweja, journaliste de l'hebdomadaire indien Tehelka, a été refoulée, le 22 juillet, par les autorités pakistanaises dès son arrivée à l'aéroport de Lahore (province du Pendjab, Est). Elle possédait pourtant un visa valable pour une durée de sept jours. Reporters sans frontières a adressée une lettre au ministre pakistanais des Affaires étrangères, Makhdoom Khusro Bakhtiar, pour lui exprimer son vif étonnement après cet incident. « Ces méthodes archaïques contredisent les engagements du gouvernement pakistanais en faveur de nouvelles relations pacifiques en Asie du Sud. Les journalistes indiens doivent pouvoir se rendre au Pakistan en toute liberté. Nous vous prions de bien vouloir fournir des explications sur les raisons de cette mesure et vous demandons d'ordonner la destruction des listes noires qui interdisent à certains journalistes étrangers d'accèder à votre pays », a affirmé l'organisation. Pour justifier son refus, un responsable du service de l'immigration de l'aéroport de Lahore a affirmé à la journaliste que son nom avait été inscrit sur une liste noire pour « violation de visa ». Celle-ci a expliqué à Reporters sans frontières qu'elle ignorait la raison pour laquelle son nom apparaîtrait sur une telle liste. Les services de l'immigration, placés sous l'autorité du ministère de l'Intérieur, ont refusé de lui fournir plus d'explications. Des officiels du ministère des Affaires étrangères ont nié que le nom d'Harider Baweja figurait sur une liste. La journaliste a précisé qu'elle s'était rendu des dizaines de fois au Pakistan ces quinze dernières années et qu'elle ne comprenait pas le bien fondé de cette mesure. « Tous les pays ont le droit de refuser un visa, mais le Pakistan m'en avait accordé un et j'ai atterri à Lahore avec un visa valide », a déclaré Harider Baweja à Reporters sans frontières, depuis New Delhi. Interrogé par Reporters sans frontières, un responsable des relations avec les journalistes étrangers au ministère pakistanais de l'Information a déclaré ne pas être au courant de cette affaire. Déjà en septembre 2004, Sandhu Kanwar, journaliste du quotidien Hindustan Times, avait été refoulé de Lahore en raison d'un problème de visa.