Une grenade artisanale lancée contre le domicile d’un journaliste d'Express News

Le 6 avril 2014, le journaliste et directeur du bureau de Peshawar de la chaîne de télévision Express News, Jamshed Baghwan, a été la cible d’une seconde attaque à la grenade, moins de trois semaines après la première, par des individus non identifiés. Reporters sans frontières demande aux autorités de prendre des mesures de protection à l’égard du journaliste. “Si nous sommes rassurés de savoir que Jamshed Baghwan et sa famille sont sains et saufs après cette nouvelle attaque violente, nous demeurons extrêmement inquiets de l’acharnement dont font preuve certains groupes extrémistes pour faire taire les voix critiques, et en particulier celles appartenant au groupe de média Express, ciblé à plusieurs reprises ces derniers mois”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières. “Qu’attendent les autorités pour réagir et assurer la protection d’un journaliste qu’elles savent menacé depuis plusieurs semaines ? Nous les exhortons à mettre en place des mesures concrètes de protection. Le gouvernement a récemment réaffirmé sa préoccupation pour la sécurité des journalistes mais continue de démontrer son absence de volonté en la matière”, ajoute-t-il. Lancée contre le portail d’entrée du domicile du journaliste, la grenade artisanale n’a causé que des dégâts matériels endommageant ce dernier ainsi que le mur adjacent. Le 19 mars dernier, un engin explosif improvisé découvert par le journaliste devant son domicile avait pu être désamorcé sans causer de dégats. Express Group est la cible de violentes attaques récurrentes du groupe Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) depuis le mois d’août 2013. 22 balles avaient été tirées contre les locaux d’Express News à Karachi en août tandis que des individus à motos ont ouvert le feu et lancé des explosifs sur les locaux du groupe Express Media en décembre 2013. En janvier 2014, trois collaborateurs du groupe ont été assassinés à Karachi. Le 28 mars, le journaliste Raza Rumi a été la cible d’une attaque qui a tué son chauffeur et blessé son garde du corps. Ces attaques ont été revendiquées par le groupe TTP qui vise ainsi à contrer “la mauvaise publicité” que pourraient susciter les médias contre eux. Le Pakistan est un des pays les plus meurtriers pour les journalistes avec sept professionnels des médias assassinés en 2013. Il se situe à la 158e place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016