Un site d'informations censuré à l'occasion du 14e anniversaire du massacre de la place Tiananmen

A l'occasion du 14e anniversaire du massacre de la place Tiananmen, l'accès au site indépendant Bumei Zhiye a été totalement bloqué par les autorités chinoises, afin d'éviter la diffusion de toute prise de position prodémocratique. Le mouvement de 1989 et sa sanglante répression, qualifiés de "contre-révolutionnaires" par le gouvernement, restent en effet un sujet tabou en Chine. Reporters sans frontières proteste contre ce blocage, qui vise à museler, une fois de plus, les éventuelles critiques qui pourraient être émises contre le gouvernement. "Le blocage de ce site fait partie des nombreuses mesures répressives prises par le gouvernement chinois en cette période de tension politique. Après la condamnation de quatre cyberdissidents la semaine dernière à des peines allant de huit à dix ans de prison, il démontre une fois encore l'intolérance totale du gouvernement chinois à l'égard de la liberté d'expression sur Internet", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'association. L'organisation a demandé au nouveau président chinois Hu Jintao de permettre aux sites indépendants de continuer à fonctionner normalement indépendamment du contexte politique. Le 4 juin 2003, jour anniversaire du massacre de la place Tiananmen, les autorités chinoises ont bloqué l'accès au site indépendant Bumei Zhiye. Comme chaque année, les autorités tentent de passer sous silence cette date peu glorieuse pour le régime communiste. Dans la nuit du 3 au 4 juin 1989, plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de manifestants, militant pour l'établissement de la démocratie en Chine, avaient été tués par l'Armée populaire de libération. Les autorités chinoises semblent avoir pris l'habitude de censurer le site Bumei Zhiye à chaque événement politique important. Ainsi, en novembre 2002, son accès avait été bloqué pendant toute la durée du 16e Congrès du Parti communiste chinois. Lancé en janvier 2001, le site Bumei Zhiye est aujourd'hui l'un des principaux sites indépendants existant dans le pays. En novembre 2002, il avait été le premier à protester contre la disparition de Liu Di, une jeune internaute de 22 ans détenue au secret par les autorités chinoises pour avoir exprimé ses opinions sur Internet.
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Updated on 20.01.2016