Un photographe tué au cours d'un affrontement au Cachemire

Reporters sans frontières est choquée par la mort, le 11 mai 2008, du photographe Ashok Sodhi, qui couvrait, pour le quotidien anglophone Daily Excelsior, un affrontement entre les forces de sécurité et des militants armés au Cachemire. "Ce nouveau décès vient tristement rappeler les risques encourus par les représentants des médias dans cette région frontalière particulièrement instable et soumise aux incursions répétées de militants islamistes armés. Il reste toutefois inacceptable que les reporters soient pris pour cibles lors des combats. Les autorités indiennes et les patrons de presse doivent tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité des journalistes", a déclaré Reporters sans frontières. Ashok Sodhi, 45 ans, a été tué d'une balle dans la tête alors qu'il couvrait une opération militaire visant à déloger des militants armés qui s'étaient réfugiés dans la ville de Samba, 45 kilomètres au sud de Jammu (Etat du Jammu-et-Cachemire). Le photographe du Daily Excelsior, basé à Jammu, a été touché alors qu'il tentait de prendre des clichés de la maison dans laquelle les combattants s'étaient retranchés. Ashok Sodhi aurait ignoré les avertissements des forces de sécurité en s'approchant des lieux. "Je lui ai toujours dit de se tenir à l'écart des échanges de tirs et de ce genre d'affrontements. Je lui ai toujours dit de rester au milieu des gens. Néanmoins, il aimait souvent dire que s'il devait mourir dans un affrontement, il mourrait", a affirmé sa femme à la chaîne d'informations CNN-IBN. Les combats qui ont duré plusieurs jours auraient été les plus violents depuis des années, alors que des groupes islamistes armés traversent régulièrement la frontière indo-pakistanaise. Le conflit au Cachemire a fait plus de 60 000 victimes en vingt ans.