Un officier de police arrêté pour sa complicité dans des attentats contre des journalistes

Un officier de police de Khulna, Mofazzal Hossain, a été arrêté, le 16 février, pour sa complicité présumée avec des militants armés maoïstes auteurs de nombreux attentats, notamment contre le club de la presse de la ville. Deux jours auparavant, une unité de police de Dacca avait surpris l'officier en compagnie de Hasan, membre d'un groupe armé. Ce dernier avait utilisé l'arme du policier pour s'enfuir, mais il avait finalement été interpellé. Suite à cet incident, Mofazzal Hossain avait été suspendu de ses fonctions, rappelé à Dacca et interpellé. Ces nouvelles arrestations feraient suites aux révélations de Swadhin, un militant armé, récemment interpellé à Khulna, qui aurait donné les noms des auteurs des attentats contre les journalistes Humayun Kabir Balu, Sheikh Belaluddin Hamed et Dip Azad. _______________________________________________________________________________ 9.02.2005 Un officier de police sanctionné après l'attentat au Club de la presse de Khulna Un officier du commissariat de Sadar à Khulna a été démis de ses fonctions pour « négligence », le 6 février, au lendemain de l'attentat qui a fait quatre blessés devant le Club de la presse. A l'occasion d'une manifestation le 6 février, les journalistes de Khulna ont demandé le remplacement du nouveau commissaire de police de la ville, Javed Patwari, et exigé qu'une enquête sérieuse explique pourquoi la patrouille devant assurer la sécurité du Club de la presse avait été retirée le soir de l'attentat. Au cours de cette manifestation, le directeur de publication du Dainik Purbanchal, Alhaj Liaquat Ali, a déclaré que l'impunité concernant les meurtres des journalistes Manik Saha et Humayun Kabir Balu commis l'an dernier à Khulna entretenait un climat favorable à des attentats comme celui du 5 février. Sheikh Belaluddin Ahmed, correspondant du quotidien Sangram, et Jahidul Islam, photographe pour le quotidien Jugantor, sont toujours hospitalisés dans un état grave, respectivement dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital militaire de Dacca et dans une clinique de Khulna. ________________________________________________________ 07.02.2005 Attentat au Club de la presse de Khulna : quatre journalistes blessés dont deux dans un état grave Le 5 février 2005, quatre journalistes ont été blessés par l'explosion d'une bombe visant le Club de la presse de Khulna (sud-ouest du pays). Deux d'entre eux sont toujours hospitalisés dont un dans un état critique. L'attentat n'a pas été revendiqué. Reporters sans frontières, indignée par cette nouvelle attaque commise à Khulna, demande au ministre de l'Intérieur, Lutfozzaman Babor, de prendre les mesures nécessaires pour punir les auteurs de ce crime et protéger les journalistes. « Aujourd'hui, votre gouvernement s'est engagé à renforcer la sécurité d'une cinquantaine de personnalités, suite à une série d'attentats. Nous vous demandons de ne pas oublier la région de Khulna où les professionnels de l'information sont constamment exposés à de fortes violences », a écrit l'organisation. Le 5 février, vers 21 heures 30, une bombe a explosé devant le Club de la presse de Khulna blessant quatre journalistes qui sortaient du bâtiment. Placée dans un sac sur la mobylette de Sheikh Belaluddin Ahmed, correspondant du quotidien Sangram, la bombe a explosé lorsque celui-ci s'en est approché. Grièvement blessé, Sheikh Belaluddin Ahmed a été transféré à l'hôpital de Khulna où il a été amputé de sa main gauche et de deux doigts de sa main droite. Son œil gauche a également été gravement touché. Les médecins lui ont transfusé 32 poches de sang. Le 6 février, il a été transféré dans l'unité de soins intensifs d'un hôpital de Dacca et placé sous assistance respiratoire. Les médecins ont déclaré qu'il se trouvait dans un « état critique ». Les trois autres victimes sont Sheikh Abu Hasan, correspondant du quotidien Prothom Alo et président du Club de la presse de Khulna, Jahidul Islam, photographe pour le quotidien Jugantor, et Rafiul Islam Tutul, reporter du quotidien Loksomaj publié à Jessore (sud-ouest du pays). Les trois journalistes ont été soignés dans une clinique de Khulna. Jahidul Islam est toujours dans un état grave, les deux autres sont sortis de la clinique. La puissance de la déflagration a fait exploser plusieurs vitres et abîmé certains des équipements du Club de la presse. Les pompiers ont mis 20 minutes à éteindre l'incendie provoqué par l'explosion. D'après les déclarations de la police de Khulna qui soupçonne des militants armés maoïstes, la bombe aurait été commandée à distance. Deux suspects, Hoby Sheikh et Khokon, ont été arrêtés pour être interrogés. Depuis l'assassinat le 27 juin 2004 du journaliste Humayun Kabir Balu, une patrouille de police était affectée au Club de la presse de Khulna. En outre, lors de sa visite dans les locaux du club, le 29 janvier dernier, le nouveau commissaire de police de la région avait promis d'assurer la sécurité des journalistes chaque jour jusqu'à 22 heures. Pourtant, le soir de l'explosion, aucun agent n'était présent sur les lieux. Selon le quotidien Daily Star, 250 policiers ont été déployés pour assurer la sécurité du Club de la presse et des bureaux des journaux locaux. Choqués par cette attentat, les journalistes de Khulna ont décidé d'organiser une marche de soutien et un black-out de l'information. Le 6 février, aucun journal local n'est paru. Le 4 janvier dernier, Dip Azad, correspondant du quotidien national Jugantor à Khulna, avait miraculeusement échappé à une tentative d'assassinat. Des inconnus avaient lancé sur lui une bombe artisanale qui n'avait pas explosé. Aujourd'hui à Dacca, il a déclaré à Reporters sans frontières : « Il n'est plus possible de travailler à Khulna. Plusieurs journalistes songent à arrêter le journalisme sous la pression de leur famille ». Reporters sans frontières rappelle que trois journalistes ont été assassinés en 2004 dans cette région.
Publié le
Updated on 20.01.2016