Un jugement de la Haute cour menace la liberté de la presse
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Reporters sans frontières est très préoccupée par les conséquences pour la liberté de la presse de la condamnation par la Haute Cour d'un reporter à deux mois de prison pour « outrage à la cour ». Six autres directeurs de publication et journalistes ont été condamnés à des amendes.
« Les juges doivent pouvoir se défendre, comme tout individu, en cas de diffamation, mais ils ne doivent pas se réfugier derrière des lois archaïques qui empêchent la presse d'informer le public », a écrit l'organisation dans une lettre au ministre de la Justice, Moudud Ahmed. Reporters sans frontières demande une révision urgente de toutes les lois qui prévoient des peines de prison pour des délits de la presse. « Le Bangladesh doit se mettre en conformité avec les recommandations des Nations unies en matière de diffamation. Des peines de prison ne constituent pas des réponses appropriées», a conclu l'organisation.
Le 12 mars 2005, la Haute Cour a condamné Samarash Boidya, correspondant du quotidien Bhorer Kagoj à Chittagong (Sud-Est) à deux mois de prison et près de 30 euros d'amende pour outrage à la cour. S'il ne paie pas cette amende, il écopera d'une peine supplémentaire d'un mois. Six autres journalistes, notamment le directeur de publication de Bhorer Kagoj et les directeurs d'un autre quotidien en bengalais, Prothom Alo, ont été condamnés à une amende de plus de 10 euros.
Dans son verdict, la cour a demandé aux médias d'éviter tout « sensationnalisme » quand elle traite de l'appareil judiciaire, et notamment de la nomination des juges. La presse s'est également vu ordonner de ne plus contacter directement les juges de la Cour suprême.
Le tribunal a expliqué que les avocats des deux quotidiens n'avaient pas pu prouver que les documents, publiés le 30 octobre 2004, accusant le juge Faisal Mahmud Faizee d'avoir présenté un faux diplôme de droit, étaient authentiques. A l'époque, le Bhorer Kagoj avait titré : « Le certificat de licencié en droit d'un juge de la Haute Cour est faux. » Suite à ces révélations, Faisal Mahmud Faizee avait perdu son poste à la Haute Cour.
Les avocats du Prothom Alo et du Bhorer Kagoj ont annoncé qu'ils feraient appel devant la Cour suprême. Samarash Boidya est libre en attendant le verdict.
Publié le
Updated on
20.01.2016