Un journaliste relâché un mois et demi après qu'un tribunal a ordonné sa libération
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Kazadi Mukendi, journaliste de l'hebdomadaire Lubilanji Expansion, incarcéré au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) depuis le 20 avril 2006, a été relâché le 6 juillet dans l'après-midi, sur ordre du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe.
Une ordonnance de mise en liberté provisoire du journaliste avait été émise par le tribunal le 24 mai, mais n'avait jamais été exécutée.
Selon l'organisation partenaire de Reporters sans frontières à Kinshasa, Journaliste en danger (JED), Kazadi Kwambi Kasumpata, dit Kazadi Mukendi, doit être rejugé par le même tribunal.
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28.06.2006 - Un journaliste toujours incarcéré à Kinshasa, plus d'un mois après qu'un tribunal a ordonné sa libération
Reporters sans frontières est très étonnée par la situation incompréhensible dans laquelle se trouve Kazadi Mukendi, journaliste de l'hebdomadaire Lubilanji Expansion, incarcéré au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) depuis plus d'un mois.
L'organisation, qui publie un fac-similé d'une ordonnance de mise en liberté provisoire du journaliste datée du 24 mai, demande des explications sur le refus, par le procureur de la république de Kinshasa-Gombe, d'exécuter la décision du tribunal de grande instance.
“Toute la procédure concernant Kazadi Mukendi est truffée d'aberrations. Cet entêtement, visant à maintenir un journaliste en prison en violation des règles du droit, révèle la perméabilité du système judiciaire congolais à toutes les pressions. Le procureur de la Gombe et le tribunal doivent s'expliquer sur le procès expéditif et le maintien en détention de Kazadi Mukendi”, a déclaré Reporters sans frontières.
Le journaliste a été arrêté le 20 avril suite à une plainte pour “imputations dommageables” déposée par l'Université protestante du Congo (UPC) à la suite de la parution d'un article, le 7 mars, signé de son pseudonyme, Kazadi Kwambi Kasumpata, dans lequel il évoquait des détournements de fonds et une mauvaise gestion au sein de l'institution. Transféré 48 heures plus tard au CPRK, le journaliste s'est vu refuser une première demande de mise en liberté provisoire le 2 mai. En appel de ce refus, le juge Nganda Fumabo a ordonné, le 24 mai, la mise en liberté provisoire du journaliste “pour des raisons humanitaires et aux conditions ci-après : ne pas quitter la ville de Kinshasa jusqu'à la fin de l'instruction de sa cause, ne pas occasionner le scandale par sa conduite et payer un cautionnement de 10 000 francs congolais” (19 euros).
Or, pendant l'examen en appel de sa demande de liberté provisoire, Kazadi Mukendi a été jugé pour la même affaire, en l'absence de ses avocats. Le 14 juin, il a été condamné à quatre mois de prison et au paiement de 5000 dollars (3970 euros) d'amende. Ce jugement a été rendu en l'absence de la défense du journaliste, lequel n'a jamais reçu la notification de sa condamnation. Les avocats de l'organisation congolaise Journaliste en danger (JED), avertie in extremis de la situation, ont fait appel de cette condamnation le 24 juin, alors que le journaliste ne disposait que de dix jours pour effectuer cette démarche.
Publié le
Updated on
20.01.2016