Un journaliste passé à tabac par des policiers
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Le journaliste indépendant Truong Minh Duc a été violemment agressé début novembre par des policiers, à Thu Dau Mot, dans le sud du pays. Il est aujourd’hui dans une situation critique.
Reporters sans frontières est choquée par l’agression sauvage dont a été victime le journaliste Truong Minh Duc dans la matinée du 2 novembre dernier. Pris en embuscade par huit policiers, le journaliste a tenté de se réfugier dans une cafétéria mais n’est pas parvenu à leur échapper. D’après des témoins de la scène, les policiers auraient continué à frapper Truong Minh Duc avec leur casque alors même qu’il avait déjà perdu connaissance. Selon un proche du journaliste, ce dernier “a échappé de peu à la mort” avant d’être évacué à l’hôpital Hoan My à Hô-Chi-Minh-Ville, où il reçoit actuellement des soins intensifs. La photo de son visage, prise quelques jours à peine après l’agression révèle la violence dont ont fait preuve les policiers.
L’épouse du journaliste a affirmé à des médias étrangers que son mari avait reconnu plusieurs de ses agresseurs, comme appartenant à la police du district de Binh Doung. L’un d’eux serait le colonel Hoa, déjà impliqué dans des faits de harcèlement à l’encontre du journaliste. Le motif de l’agression reste encore incertain.
“Nous sommes choqués de la brutalité employée par des membres des forces de l’ordre à l’encontre de leurs propres concitoyens, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique à Reporters sans frontières. Cette violence policière à l’encontre des blogueurs et journalistes citoyens est généralisée et continue d’augmenter dans toutes les régions du pays. Il est donc plus que probable qu’il ne s’agisse pas d’actes isolés mais bel et bien d’une politique de terreur commanditée par le Parti communiste du Vietnam."
“Nous demandons à la communauté internationale de prendre toutes les mesures nécessaires, dans les plus brefs délais, pour faire pression sur les autorités vietnamiennes afin qu’elles cessent cette répression systématique des défenseurs de la liberté de la presse et de l’information.”
Les agressions et intimidations à l’encontre des acteurs de l’information et de ceux qui les soutiennent est monnaie courante dans le pays. Le 5 novembre dernier, le consul général de France à Hô-Chi-Minh-Ville a lui aussi fait l’objet d’une agression par des policiers vietnamiens alors qu’il tentait d’apporter son aide au blogueur Pham Minh Hoang, harcelé par des malfrats et des policiers en civil.
Le Vietnam occupe le 174e rang sur 180 dans le Classement 2014 pour la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on
20.01.2016