Vietnam : un journaliste indépendant enlevé par le régime selon les informations de RSF

Reporters sans frontières (RSF) appelle le régime vietnamien à libérer immédiatement le journaliste indépendant Huy Duc, qui aurait été enlevé par des agents de la sécurité de l'État le 1er juin 2024. Soit quelques jours après avoir publié des articles sur les troubles politiques actuels dans le pays.

Le journaliste indépendant et commentateur politique vietnamien Truong Huy San, également connu sous le nom de Huy Duc, a été enlevé par des agents de la sécurité de l'État à Hanoï le 1er juin 2024, selon les informations de RSF. Ce jour-là, le journaliste ne s'est pas présenté à une conférence universitaire à laquelle il devait intervenir et ses proches sont sans nouvelles de lui. Son compte Facebook, qui comptait plus de 350 000 abonnés, a également été supprimé depuis sa disparition. À ce jour, le régime n'a pas publiquement reconnu son arrestation. 

“Les articles du journaliste indépendant Huy Duc sont une source d'information précieuse qui permettent au public vietnamien un accès à des informations censurées par le régime de Hanoï. Nous appelons les autorités vietnamiennes à le libérer immédiatement et à faire restaurer l’accès à sa page Facebook.

Cédric Alviani
Directeur du bureau Asie-Pacifique de RSF

Quelques jours avant sa disparition, Huy Duc avait publié sur Facebook plusieurs articles sur les troubles politiques que connaît actuellement le Vietnam. Journaliste chevronné né en 1962, il a travaillé pour divers journaux vietnamiens, dans lesquels il a dénoncé les abus de pouvoir de nombreux fonctionnaires, avant d'être licencié en 2009 pour son ton critique. Il s'est ensuite spécialisé dans la publication d'articles sur la politique vietnamienne sur des blogs et les réseaux sociaux, tels que Facebook. En 2012, il a publié le livre The Winning Side, qui retrace l'histoire politique récente du Vietnam. 

Depuis 2016, le secrétaire général du Parti communiste vietnamien, Nguyen Phu Trong, a intensifié la répression du droit à l'information dans le pays. Les journalistes qui critiquent le régime sont régulièrement accusés de diffuser de la “propagande contre l'État” ou d'“abuser des libertés démocratiques” et peuvent être condamnés à des peines allant jusqu'à vingt ans de prison. En 2021, la journaliste et écrivaine Pham Doan Trang, lauréate du prix RSF de la liberté de la presse, a été condamnée à neuf ans de prison pour diffusion de “propagande contre l'État”.

Le Vietnam se classe dans les abîmes du Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2024, au 174e rang sur 180 pays et territoires, et figure parmi les pays qui emprisonnent le plus de journalistes au monde.

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