Un journaliste menacé de mort après des révélations sur des faits de corruption

Reporters sans frontières est préoccupée par les menaces de mort dont est l'objet le journaliste Soy Sopheap qui avait relayé à l'antenne des accusations de corruption à l'encontre de militaires et de fonctionnaires. "Il est toujours très risqué pour les journalistes cambodgiens de traiter sereinement de la corruption des élites au pouvoir. Nous demandons aux autorités de mener une enquête exhaustive et impartiale pour identifier les auteurs de ces menaces de mort, et de fournir, si nécessaire, une protection à Soy Sopheap", a affirmé Reporters sans frontières. Le ministre de l'Information, Khieu Kanharith, a promis une enquête sur cette affaire. Le 8 septembre 2006, un inconnu a déposé une lettre anonyme devant un bar où des journalistes de Phnom Penh se rendent habituellement : « Je t'en veux depuis longtemps, sale Soy Sopheap. Attention à toi, quand tu critiques les étoiles, c'est la mort. » Les étoiles désignent les généraux. Depuis 2005, Soy Sopheap est connu pour ses commentaires favorables au gouvernement de Hun Sen sur la chaîne de télévision CTN. Le 2 août, il avait perdu la responsabilité de la revue de presse matinale suite à une mention d'un rapport sur la corruption au sein de l'Etat. Soy Sopheap animait également le dimanche soir une émission politique sur cette chaîne progouvernementale détenue par l'homme d'affaires Kit Meng. « J'ai rapporté souvent les propos du chef du gouvernement, notamment quand il menaçait de destitution ceux, y compris les généraux, qui sont impliqués dans des expropriations de terres », a affirmé Soy Sopheap au journal Cambodge Soir. En juillet dernier, le rédacteur en chef de Sralanh Khmer, You Saravuth, avait été contraint de se réfugier en Thaïlande après avoir été poursuivi en justice pour diffusion de "fausses informations" et menacé de mort. Il avait publié un article impliquant Hun Tho, un neveu du Premier ministre Hun Sen.
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Updated on 20.01.2016