Reporters sans frontières dénonce l'“arbitraire” de la condamnation à quatre ans de prison, le 13 avril 2007, d'Oscar Sánchez Madan, correspondant du site Cubanet dans la province de Matanzas. Sa détention porte à vingt-six le nombre de journalistes dissidents emprisonnés. Presque autant qu'en mars 2003.
Reporters sans frontières condamne l'arrestation et l'emprisonnement, le 13 avril 2007, d'Oscar Sánchez Madan, correspondant du site Cubanet dans la province de Matanzas. A l'issue d'un procès expéditif, le journaliste a écopé le même jour d'une peine de quatre ans de prison ferme pour “dangerosité sociale prédélictueuse”. Il est le 26e journaliste actuellement détenu dans l'île.
“Vingt-sept journalistes dissidents avaient été emprisonnés lors du ‘printemps noir‘ de mars 2003. Ce chiffre est en passe d'être à nouveau atteint avec l'incarcération d'Oscar Sánchez Madan, qui porte à 26 le nombre de professionnels de la presse indépendante détenus dans l'île. Oscar Sánchez Madan est également le troisième journaliste emprisonné depuis l'accession à la présidence de Raúl Castro, le 31 juillet 2006. Non seulement la situation de la liberté de la presse n'a pas changé, mais la ‘dangerosité' supposé d'un citoyen sert une nouvelle fois de prétexte pour le priver de sa liberté. Oscar Sánchez Madan n'a même pas eu droit à un avocat. Sa condamnation relève de l'arbitraire”, a déclaré Reporters sans frontières.
Correspondant régulier du site Cubanet, basé à Miami, Oscar Sánchez Madan, 44 ans, a été arrêté par des officiers de la Sécurité de l'État (police politique), dans la matinée du 13 avril dernier à son domicile d'Unión de Reyes, une localité de la province de Matanzas (100 km à l'est de La Havane). La nouvelle n'a été connue que quatre jours plus tard, et rendue publique par la Commission cubaine pour les droits de l'homme et la réconciliation nationale (CCDHRN - illégale mais tolérée).
Le journaliste a été jugé à huis clos immédiatement après son arrestation, en l'absence de membres de sa famille et sans possibilité d'être défendu par un avocat. Le tribunal municipal d'Unión de Reyes l'a condamné à quatre ans de prison ferme pour “dangerosité sociale prédélictueuse”. Selon cette disposition du code pénal cubain, tout citoyen, même s'il n'a commis aucun délit, est passible d'incarcération au nom de la menace supposée qu'il représenterait pour la société.
Les deux autres journalistes emprisonnés depuis l'arrivée au pouvoir de Raúl Castro ont été condamnés pour ce motif. Raymundo Perdigón Brito, de l'agence Yayabo Press, a écopé de quatre ans de prison, le 5 décembre 2006, et Ramón Velázquez Toranso, de l'agence Libertad, de trois ans, le 23 janvier 2007. Oscar Sánchez Madan a été transféré juste après son procès au pénitencier du Combinado del Sur, à Matanzas.